mardi 15 septembre 2009

Us et coutumes

Je me suis souvent dit qu'il arrive que des traditions soient de lamentables conneries, soutenues mordicus comme étant des vérités.

Comment, par exemple, certains ont-ils condamné Galilée parce qu'il apportait un savoir nouveau en opposition avec des certitudes ancestrales?
Comment est-il possible que des gens au XXIème siècle dénient les thèses prouvées de Charles Darwin?
Comment en 1752, l'Encyclopédie de Diderot et D'alembert fut interdit à la vente?

Tout le monde sait que le gingembre est aphrodisiaque, que la vitamine C le soir empêche de dormir, que les laitages rendent les os solides, que l’huile idéale est l’huile d’olive ou encore que les graisses font grossir… Autant de certitudes… fausses, qui quotidiennement pourtant aiguillent nos comportements alimentaires, nous dictent comment cuisiner et ce que nous devons manger pour notre santé.

Pour moi, ce qui donne la force à la science, c'est qu'elle se soumet à l'expérience, et à la reproduction de l'expérience c'est qu'elle donne des preuves visibles de ce qu'elle énonce. Par contre,à mon sens, ce qui n'a que bien peu de valeur est ce qui relève de la croyance c'est à dire de l'indémontrable, du postulé.

J'ai trouvé ce qui suit, qui me convient très bien:

La rubrique de Dédé-la-Science
Comment les chimpanzés de viennent cons…*

Une expérience mentale proposée par Olivier Durin dans un traité de programmation** circule, illustrée,
sur Internet. Elle en dit long sur les origines des cultes et des traditions.

Cinq chimpanzés enfermés dans une pièce convoitent des bananes au sommet d'un escabeau. Mais dès que l'un d'entre eux monte un échelon, tout le monde reçoit une douche glacée. Au bout de peu de temps, quiconque tente l'ascension se fait attaquer par les autres et doit renoncer. Et l'interdiction continue, même si l'on retire le dispositif répressif. Si l'on remplace un fondateur par un naïf jamais douché, les attaques des autres suffisent à le dissuader de monter vers les bananes, et il sera ensuite le premier à réprimer ceux qui s'avancent vers les bananes. On peut ainsi remplacer tous les anciens par des naïfs jamais douchés: la tradition, maintenue par répression, leur interdit les bananes en haut de l'escabeau.
Cette fable n'explique pas seulement qu'aucune cause actuelle n'est à l'origine de la plupart des traditions sociales, culturelles ou religieuses. Sociologues et ethnologues ne trouvent presque jamais d'explication rationnelle, ni même d'histoire factuelle des usages. Partout à travers le monde, la réponse la plus fréquente à la question: « Pourquoi faites-vous cela? .. est : « Parce que nos parents l'ont appris de leurs parents et que chez nous on a toujours fait comme cela, et c!est donc bien de faire comme cela ! »
Il est dès lors facile de révérer les dieux que personne n'a jamais vus et de se soumettre aux prêtres, gourous et politiciens qui les invoquent. Et l'on ne s'étonne pas de la persistance des rituels les plus cons, de la répression de la sexualité, du radotage des prières, du cannibalisme eucharistique, du découpage d'un morceau de bite des garçons ou du clitoris des filles, sous prétexte que l'on a toujours fait comme cela !
L'humanité a encore pas mal de chemin mental à faire pour monter chercher toutes les bananes et les partager équitablement...

André Langaney (dans Siné-Hebdo du 09/09/09)

*Hommage à François Cavanna et à son immortel « Et le singe devint con ! », le titre que j'aurais voulu avoir trouvé. Raté !
**http://olivier.durin.free.fr/essences%20de%20la%20programmation.php

samedi 12 septembre 2009

Médisance

Médisance:
- de la part de l'opposition gouvernementale,
- de la part de Patrick Lozès, président du Conseil représentatif des associations noires,
- de la part du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap),
- de la part de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) ,
- de la part de SOS Racisme, de la part de la Ligue des droits de l'Homme (LDH)

ou de la part de: Monsieur Brice Hortefeux, Ministre de l'Intérieur de la France.

Nos hommes politiques sont, bien entendu, irréprochables et intouchables après avoir été responsables mais pas coupables.
Leurs promesses électorales sont à avaler sans sourciller. Une fois élus, s’ils font l’inverse, le contexte international est évidemment responsable de ce changement de cap.
Et quand, comme Brice Hortefeux, l’homme politique dérape, c’est que nous comprenons de travers des propos tenus hors caméra et hors micro. En clair, ils sont blancs comme neige, et nous sommes des idiots. Le fond de la pensée exprimé « off » n’a pas à être commenté ; circulez !

La phrase qui fait polémique :
«… il en faut toujours un. Et que « quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes » (Selon Brice Hortefeux), durant le Campus UMP à Seignosse (Landes), le week-end dernier.

Dans une ambiance potache, entouré de plusieurs militants hilares ainsi que de Jean-François Copé, patron des députés UMP, le ministre de l'Intérieur pose la main sur l'épaule de Amine Benalia-Brouch, né à Dax, de père algérien et de mère portugaise. "Il ne correspond pas du tout au prototype", lance également M. Hortefeux.

1ère défense :
Cette phrase s’adresserait-elle aux arabes ? « Pas du tout, c'est ridicule, il faut remettre la phrase dans son contexte, je parlais des Auvergnats », ne cesse depuis de se défendre en substance l'intéressé, invoquant ses racines auvergnates et secouru par le gouvernement au complet.
Et les français découvrent ainsi que tout groupement d’auvergnats constitue « un problème » pour notre société ! Même ceci constitue le dénigrement d’une communauté et est condamnable !

2ème défense :
"La réalité, c'est qu'il y a eu des blagues sur mes origines auvergnates (...) Et j'ai indiqué que quelques photos, ça allait et que je ne pouvais pas en faire plus car il fallait que je reparte. Ça se limite à ça", a dit M. Hortefeux, dans la soirée, à Saint-Ouen, devant quelques journalistes. Ben voyons !

En janvier 2009, Hortefeux, tout fraîchement passé du ministère de l'Immigration à celui du Travail, présente Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la Politique de la ville, comme sa « compatriote ». « Comme ce n'est pas forcément évident, je le précise. » Pas de panique, réagit Amara elle-même sur les plateaux télé : là encore, le ministre n'a fait qu'une petite plaisanterie sans conséquence sur les... Auvergnats. Encore eux.

En mars 2009, Rama Yade, alors mal en point pour avoir refusé de conduire la liste UMP aux européennes en Île-de-France accompagne Sarkozy pour sa tournée en Afrique. En montant dans l'avion, Hortefeux, qui est du voyage, décoche à sa collègue d'origine sénégalaise : « Tu pars avec nous, et c'est bien, mais tu pourrais aussi ne pas revenir. »

Azouz Begag raconte dans son livre « Un mouton dans la baignoire » qu’en octobre 2006, Monsieur Hortefeux (alors bras droit de Monsieur Sarkozy, mi,nistre de l’intérieur) lui a lancé, en pleine assemblée nationale : «Allez, fissa, sors de là, dégage d’ici ! Je te te dis dégage !».