samedi 30 octobre 2010

C.N.R.




Voici un extrait de Wikipédia:

Le Programme du Conseil national de la Résistance français a été adopté le 15 mars 1944.

Le CNR ne se limite pas à la coordination d'actions militaires, mais établit un véritable programme de gouvernement. De nombreuses mesures, souvent progressistes, seront mises en œuvre dès la Libération.

Dans le programme du CNR, on peut noter:

* châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration
* la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression; la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères
* l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie
* le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques
* un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État


Ces positions se traduiront par:

* l'épuration des Collaborateurs ;
* l'interdiction des journaux collaborationnistes; le soutien à de nouvelles publications ;
* des lois sociales comme la création des comités d'entreprise ;
* La Retraite par répartition
* de nombreuses nationalisations de sociétés disparates, qui donneront naissance à Électricité de France, ou de sociétés ayant collaboré (Renault) ou de sociétés déjà partiellement publiques (Société nationale des chemins de fer) ;
* la création de la Sécurité sociale : assurance santé et régime général de retraite par répartition.

Au delà de l'esprit de Résistance, le programme du CNR est particulier sur plusieurs points essentiels :

* Sa rédaction a eu lieu pendant la guerre (fin 1943 début 1944), dans les conditions de clandestinité que l'on connaît.
* Il est empreint de rénovation sociale, il vise à instaurer une vraie « démocratie sociale », sous un régime d'économie planifiée d'influence fortement communiste
* Les auteurs représentaient le large prisme politique de la résistance : gaulliste de la première heure, communiste, socialiste, royaliste, droite chrétienne.
* le texte a voyagé de la France à Londres en passant par Alger, plusieurs fois (4?), avant d'avoir sa version finale,
* le texte final a été approuvé à l'unanimité,
* l'absence du patronat aux négociations, pour collaboration active avec l'ennemi.

C'est historiquement le socle du modèle social français, fait le lendemain de la Libération, dans une France en partie détruite et ruinée, où l'industrie était tournée vers l'effort de guerre allemand.


C'est ce socle que détruisent au fil du temps les dirigeants français.

Voir: http://felina.pagesperso-orange.fr/social/programme_cnr.htm

Lire: "Les jours heureux : Le programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944 : comment il a été écrit et mis en oeuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition"[Broché]
Jean-Luc Porquet (Auteur), Citoyens résistants (Auteur), Collectif (Auteur)
Edition : La Découverte, 2010.


Présentation de l’éditeur

Le 4 mai 2007, le candidat Nicolas Sarkozy se rend aux Glières (Haute-Savoie), pour y saluer la mémoire des maquisards massacrés en mars 1944 par les nazis et les miliciens français. Élu président, renouvelle l’opération en mai 2008 et avril 2009. cette année-là, il prétend que son action se situerait dans le droit fil "du Conseil National de Résistance, qui, dans les heures les plus sombres de notre histoire, a su rassembler toutes les forces politiques pour forger le pacte social qui allait permettre la renaissance française".Pure imposture ! Publié en mars 1944 sous titre Les Jours heureux, le programme du CNR annonçait un ensemble ambitieux de réformes économiques et sociales, auquel le fameux " modèle social français " doit tout, notamment la Sécurité sociale, les retraites par répartition et la liberté la presse. Or, depuis son élection, Nicolas Sarkozy s’applique à démanteler ce programme, comme s’en réjouissait en 2007 Denis Kessler, l’un des idéologues du Medef : " Le programme du gouvernement est clair, il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR. D’où la contre-offensive de l’association " Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui ", créée par ceux qui ont réagi dès mai 2007 à l’imposture sarkozyenne. En republiant ce texte fondateur exemplaire par sa concision, ils ont choisi de le compléter par une série d’articles sur son histoire et son actualité expliquant d’abord comment il fut conçu puis mis en œuvre après la Libération. Puis comment, dès les années 1990, mais surtout depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, cet édifice a fait l’objet d’une démolition en règle. En évoquant la mobilisation citoyenne qu’ils ont initiée, ils révèlent la puissance du discours d’hier pour nourrir les résistances d’aujourd’hui.

Résister






Le jeudi 28 octobre nous avons suivi le cortège des gens qui n'admettent pas la manière dont le gouvernement a refusé la discussion sur la "réforme des retraites". Les journaux locaux annoncent que Périgueux a vu défiler 3 800 personnes et Bergerac 2 000.
Nous avons pu constater que la troupe contestataire était très "remontée" et prête à continuer les actions jusqu'à ce qu'elle soit entendue.

Le vendredi 29 octobre 2010, Zoë Varier, sur France-inter a titré son émission: "Résister"

Colère, indignation, révolte, depuis le mois de Septembre, des anciens résistants refusent le
«diplôme d'honneur aux combattants de la deuxième guerre» que le ministère de la défense veut leur remettre. Ils dénoncent une opération démagogique, un enfumage de l'Elysée, une instrumentalisation de la mémoire, ils dénoncent l'inutilité de ses fausses distinctions.

Mr René Heitz, Mr Charles Paperon, Mr Pierre Moriau ont été des résistants* de la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui ce sont de vieux messieurs de plus de 80 ans et ils n'ont rien perdu de leur indignation et de leur conviction. C'est en toute conscience, qu'ils ont décidé de ne pas accepter cet hommage d'un gouvernement qui chaque jour démantèle un par un les acquis de la résistance. Fidèles à ce qu'ils ont été, à ce qu'ils sont, à ce qu'ils ont combattu et défendu, Réné, Charles et Pierre sont des résistant d'hier, des résistants d'aujourd'hui.

De 20h à21h, ce fut une émission pour se regonfler et se donner du courage pour les combats à venir.


* Pierre Passerieux de Thiviers (Dordogne) a refusé de la même manière. Et le journal Sud-Ouest du 28/10/2010 dit qu' "Il estime qu'il ne peut accepter cette distinction car les valeurs portées par le Conseil national de la Résistance sont « actuellement bafouées et remises en question »."

mercredi 27 octobre 2010

balades

Je dis bien "balade": la promenade du baladeur.
Et non pas "ballade" chantée ou récitée au Moyen Âge.




















J'entraîne souvent Maryse dans mon nomadisme qui doit prouver des racines ancestrales d'une peuplade errante. Elle a fini par y prendre goût.
Que de trouvailles dans nos diverses pérégrinations*!

Et là, je fais un voyage dans le dictionnaire; un vrai régal!

*de peregrinari:voyager
Du latin peregrinatio (« voyage lointain ») tout comme pèlerinage.


Il faut savoir que le "pérégrin" (de peregrinus=étranger) était un homme libre ni citoyen romain ni latin!
Les "roms" sans carte d'identité française sont des pérégrins du monde moderne.

La pérégrinité (Jurisprudence) étant l'état de celui qui est étranger dans un pays.

Je découvre que le faucon se nomme aussi: Faucon pèlerin - Peregrine et en latin Falco peregrinus - famille des Falconidés


Il faut aller voir le site: http://www.peregrinus.fr/

mardi 7 septembre 2010

Manifestation

Ce 06/09/2010, les manifestations contre le projet gouvernemental de "réforme" des retraites avec en particulier un report à 62 ans (voire 65 ou 67) ont rassemblé 2 millions de personnes.
Les slogans, s'ils n'ont pas fusé dans une joyeuse cohue ont été écrits méticuleusement sur les pancartes.
En voici quelques-uns:

Pour le financement des retraites, demandez des enveloppes à mamie Zinzin!
Faisons aWOERTHter cette réforme !
Réformons les traîtres, pas les retraites !
Retraite à 60 ans parce que nous le valons bien!
Retraite à 60 ans, because you're Woerth it!
Je ne battrai pas en retraite!
Non à la retraite des retraites !
60 ans et 37,5 ans, c’est ce que nous voulons : aucune, aucune, aucune hésitation !
C’est pas les retraités qui coûtent cher, C’est les banquiers et les actionnaires !
Capitalisation : piège à cons !
Cotiser plus pour toucher moins : c’est non, non, non !
De l'argent pour les salaires et les retraites, pas pour les actionnaires!
De l’argent, il y en a, dans les poches du patronat !
Fonds de pension : piège à cons !
Ils mentent et se partagent les richesses de la République!
La retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder !
La retraite à 62 ans : c’est plus de chômage pour les jeunes, plus de pauvreté pour les vieux !
La retraite, c’est bien ; en profiter, c’est mieux !
La retraite, c’est bien ; y arriver, c’est mieux !
Le capitalisme à la retraite!
Les jeunes au turbin, les vieux au jardin!
Les privilégiés, c’est pas les salariés, c’est pas les retraités, C’est le Medef et l’Elysée !
Les réformes Sarkozy –Medef aggravent le chômage et sèment la misère !
Ma retraite avant d'être dedans!(entraînant un cercueil)
Métro, boulot, caveau : c’est non, non, non !
Nos retraites, parce que nous le valons bien!
Sarko, voleur de retraite!
Sur l’air de " Il était une bergère " :
Taxer les hauts revenus, les produits financiers et nos retraites solidaires seront sauvées
Tout est à nous, rien n'est à eux!
Travailler TOUS pour gagner plus !
Une vraie retraite, pas des cacahouètes !
Y en a marre de se faire défoncer la gueule par tous les privilégiés!

Sur l’air de " Il était une bergère " :
C’est un gouvernement qui voulait nous tuer
Nous tuer au travail
Pour capitaliser
Pour les patrons, c’est des cadeaux
Et pour nous tous, c’est des fardeaux
STOP !
Pour l’avenir des retraites
Il n’y a pas de casse-tête
Retraite à 60 ans
Y a assez d’argent !

lundi 23 août 2010

Une tache de honte sur notre drapeau.


Dominique de Villepin, ancien premier ministre, président de République solidaire
a écrit son point de vue le 23 août 2010. (Rapporté par Le Monde.fr)

Il aura suffi d’un discours à Grenoble et d’un été, d’un seul été, pour que tout bascule, de la lutte contre l’insécurité à l’indignité nationale. Je dis bien "nationale" car le président de la République nous engage tous. Et si on en doutait, il suffirait alors de lire la presse étrangère, des Etats-Unis à l’Inde en passant par les journaux européens, pour mesurer l’effarement devant le visage méconnaissable de la patrie des droits de l’homme. Il suffirait d’écouter les voix qui s’élèvent du Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale pour condamner la recrudescence raciste et xénophobe.


Et pourtant me direz-vous, rien n’a changé. Nous savons pertinemment, les uns et les autres, que ces projets d’élargissement de la déchéance de nationalité française ne pourraient déboucher sur rien de concret, rien d’efficace. Nous savons notre arsenal juridique suffisant, à l’instar de l’article 25 du code civil.

Nous savons surtout que de tels projets, même mis en œuvre, ne changeraient rien aux difficultés quotidiennes de nos compatriotes. C’est d’ailleurs la preuve que la surenchère sécuritaire n’a d’autre but que la provocation et la division pour assurer la conservation du pouvoir au service d’intérêts personnels. Des solutions existent pourtant.

Cela exige de rassembler tous les acteurs, notamment les maires et les associations, de mobiliser avec raison et détermination tous les instruments de la prévention et de la répression en reconnaissant l’ampleur de la question sociale, économique, éducative.

Rien n’a changé, et pourtant tout a changé. Changé, le regard sur les autres – Roms, gens du voyage, immigrés, musulmans… Changé, le regard sur la France, pays qui jadis avait des repères, des principes. Changé, notre regard sur nous-mêmes, entre citoyens français et "citoyens d’origine étrangère" quand l’article premier de notre Constitution "assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion".

Il ne s’agit pas là de simples détails, car nous ne pouvons oublier, au-delà de l’indigne, jusqu’où peuvent conduire ces jeux-là. Erreur, dit le philosophe… Non! Faute. Faute morale, faute collective commise en notre nom à tous, contre la République et contre la France. Il y a aujourd’hui sur notre drapeau une tache de honte.

RÉAGIR EN CONSCIENCE

Se taire, c’est déjà être complice. Il appartient à chaque Française, à chaque Français, de réagir en conscience, quels que soient son âge et sa condition et où qu’il se trouve, à Paris ou en province, pour marquer à sa façon son refus de cette dérive inacceptable. Le défi pour les responsables politiques est sans doute le plus difficile, comme en témoignent le malaise à droite, le flottement à gauche et les incertitudes au centre. Il implique de se hisser au-delà des arrière-pensées électorales et des clivages partisans.

Une fois de plus, il serait tentant de jouer tactique, habileté contre habileté, calcul contre calcul, ruse contre ruse, mais ce serait se tromper de combat. Le moment vient où les yeux des plus naïfs, des plus incrédules vont enfin s’ouvrir. La rupture entre le sommet de l’Etat et la nation est en marche, quoi qu’on veuille faire dire aux sondages d’opinion.

Il y a aujourd’hui un devoir à remplir pour tous les républicains de France, face à l’hydre qu’un président et ses courtisans voudraient réveiller au fond de chacun de nous, face à la tache qui menace de flétrir l’idée même que nous nous faisons de la France. Un devoir de refus. Un devoir de rassemblement.

Un devoir de courage politique pour préparer l’alternative républicaine qui s’impose. Un devoir que nous devons assumer tous ensemble, aussi longtemps qu’il faudra, avec toute l’énergie qu’il faudra.
Dominique de Villepin, ancien premier ministre, président de République solidaire


Jacdit: Je n'ai jamais été pro- De Villepin, chacun le sait bien mais pour le coup, je dis bravo à ce monsieur "umpiste" qui va, avec éloquence et force, à l'encontre du président-chef de l'UMP (parti sans président officiel) et d'exprimer le déshonneur fait à notre République française.

dimanche 22 août 2010

Réaction clairement motivée

Lettre ouverte au président de la République
par Jacques Hochmann, professeur émérite de psychiatrie à l'Université Claude Bernard ( Lyon).
18.08.10

Monsieur le Président,

Comme vous je suis un fils d'immigré (polonais, en ce qui me concerne). Mon père est venu étudier en France, en 1925, il est retourné se marier au pays, en 1932. Je suis né en France, en 1934 et nous avons, mes parents et moi, été naturalisés français, en 1936, sous le Front Populaire.
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Passions populaires Lettre ouverte au président de la République

Bien que mon père, ingénieur dans une usine métallurgique, ait participé à l'effort d'armement de la France et ait toujours été respectueux de la loi, nous avons, en 1942, en tant que juifs, été déclarés déchus de la nationalité française par le Gouvernement de Vichy, et, de ce fait, mis en danger immédiat d'être arrêtés et déportés. Nous n'avons dû la vie, comme beaucoup d'autres juifs résidant en France, qu'au dévouement et parfois à l'héroïsme de ceux qui, alors, nous ont cachés et aidés, en nous procurant de faux papiers et en nous hébergeant.

Vous êtes né après cette sombre époque. Vous n'avez pas connu, dans la presse et à la radio, le déchaînement de la haine xénophobe. C'est la seule excuse que je peux trouver à ce que j'oserais appeler votre irresponsabilité, si je n'étais tenu au respect par la haute fonction que vous incarnez.

Vous n'êtes pas seulement, en effet, le chef d'une majorité qui conduit une politique choisie par les électeurs. Vous occupez une place symbolique, que reconnait la loi, en vous déclarant au dessus d'elle pendant la durée de votre mandat. En se dotant d'un Président de la République, en décidant, il y a presque un demi-siècle, de l'élire au suffrage universel, pour renforcer son image et son pouvoir, le Peuple souverain s'est cherché à la fois un guide à moyen terme et un arbitre transcendant les passions populaires.

Celles-ci sont promptes à s'échauffer, en particulier dans les périodes de crise économique, comme celle que nous traversons. La passion conduit à l'abolition de la réflexion, au passage à l'acte, à la décharge immédiate des désirs les plus primitifs. Quoi de plus passionnel, de plus irréfléchi et de plus primitif que la haine ou la peur de l'étranger. Surtout, s'il vit parmi nous, s'il s'infiltre à travers des frontières, érigées pour nous protéger, s'il viole ainsi continuellement le sentiment du chez-soi, l'étranger, quoi qu'il fasse ou ne fasse pas, est, en lui-même, une source potentielle d'insécurité. Il engendre inévitablement, dans les sociétés humaines archaïques comme dans les sociétés animales, la violence.

Dans les moments difficiles, il devient le bouc émissaire. Le Juif, le Romanichel et aujourd'hui le Noir ou le Beur, quelle que soit sa nationalité formelle, incarne ainsi, en lui-même, le danger voire le mal, indépendamment de son comportement objectif.

Il suffit de lire actuellement les commentaires des internautes et de suivre les sondages d'opinion pour s'assurer du large écho positif rencontré par vos propositions de Grenoble et par leurs applications immédiates. Vous surfez sur une vague porteuse. Mais c'est justement ce qui m'inquiète. L'histoire n'est pas avare d'exemples qui montrent jusqu'où peut conduire le débordement passionnel et avec quelle facilté peut craquer l'enveloppe de civilisation qui tente de les contenir, en s'appuyant sur les valeurs de solidarité, de tolérance et d'hospitalité qui font partie aussi de l'héritage humain.

Par delà votre personne, vous êtes le représentant de ces valeurs, vous avez pour mission, et vous l'avez rappelé dans un de vos anciens discours, en citant Edgar Morin, de faire œuvre de civilisation. Un Président de la République doit renforcer le sentiment de sécurité en faisant un travail de pédagogue (ce qu'avait fait votre prédécesseur François Mitterand, en demandant au Parlement d'abolir la peine de mort, contre le sentiment prévalent dans la majorité de la population).

Les réponses au jour le jour que vous donnez, avec la fougue qui vous caractérise, aux problèmes actuels d'insécurité sociale, économique et d'ordre public, n'ont rien de rassurant. Vous avez déclenché, justifié par avance, des réflexes sociaux que vous risquez de ne plus maîtriser. Le Front national se réjouit de voir valider, au plus haut niveau de l'État, certaines de ses propositions.

Comble d'ironie, c'est d'un pays sans grande tradition démocratique, la Roumanie, où, comme d'ailleurs en Hongrie et en Bulgarie les Roms n'ont jamais joui d'un statut enviable, que vous viennent aujourd'hui les accusations de populisme et l'appel à une réflexion plus calme et plus inscrite dans la durée.

Veuillez agréer, monsieur, le Président, l'expression de la haute considération dans laquelle je tiens votre fonction.

Jacdit: "J'avoue ne rien avoir à ajouter. Tout est tellement bien dit parce que tellement vécu et ressenti."

vendredi 13 août 2010

Voir loin!

Victor Hugo était un visionnaire, un poète prophétique.
A la fin de 1853, il publie "Les Châtiments", pamphlet qui s'achève par la certitude de la révolution qui chassera Louis Napoléon, l'homme du coup d'État du 2 décembre 1852.
Il prévoit l'éviction de Napoléon III ("le petit" comme V.H. le disait).

Oui, je me réjouis; oui, j'ai la foi;je sais
Qu'il faudra bien qu'enfin tu dises:c'est assez!
Tout passe à travers toi comme à travers le crible
Mais tu t'éveilleras bientôt, pâle et terrible,
Peuple, et tu deviendras superbe tout à coup,
Tu sortiras splendide, et ton aile profonde,
En secouant la fange, éblouira le monde!
Et la Thémis aux bras sanglants, cette bouchère,
S'enfuira vers la nuit, vieux monstre épouvanté.


Jacques dit: Puissions-nous aujourd'hui entendre un "rêveur sacré", un "éclaireur de la Nation", un "penseur engagé dire à la manière de ce grand homme qu'est Victor Hugo: "Peuple de France, sors de ta torpeur, de tes craintes, réveille-toi et chasse ceux qui suppriment le peu que tu avais conquis au fil du siècle passé. Cesse de croire que ta souffrance, que le carcan que les dirigeants t'imposent sont inéluctables."

mardi 3 août 2010

En douce!

Je découvre ce qui suit dans LEMONDE.FR avec AFP le 03.08.10:

La France autorise discrètement la vente de semences d'un maïs OGM

En dépit de la suspension des cultures génétiquement modifiées en France depuis 2008, le ministère de l'agriculture a inscrit courant juillet un maïs OGM au catalogue officiel des semences, ont révélé lundi 2 août Greenpeace et la Confédération paysanne. Ce décret, daté du 20 juillet, est paru dans l'édition du Journal officiel datée du 25 juillet.
Contacté par l'AFP, le ministère de l'agriculture a expliqué que cette autorisation ne concernait "que la commercialisation du maïs T25 et non sa mise en culture". "Ce n'est qu'une autorisation de commercialisation pour dix ans, pas de culture. En aucun cas cette variété ne pourra être cultivée en France", a insisté un porte-parole.
La France a déclenché en janvier 2008 auprès de Bruxelles la "clause de sauvegarde" qui permet à tout Etat membre de l'Union européenne de suspendre la culture d'un organisme génétiquement modifié. Selon le ministère, qui dément toute volonté d'agir au creux de l'été, c'est "le Conseil d'Etat, saisi en 2004 par les entreprises commercialisantes, qui a imposé en octobre 2009 cette réinscription du maïs T25, arguant que le ministère n'avait pas motivé son refus" précédemment.
Pour Arnaud Apoteker, l'expert OGM de Greenpeace, "c'est une démonstration de force du lobby agro-industriel : les entreprises françaises vont ainsi pouvoir vendre ailleurs une semence dont on considère, avec la clause de sauvegarde, qu'elle est trop dangereuse pour être cultivée en France".

Jacques dit: "Rien à faire, le pognon donne le droit de polluer, de rendre malade voire de tuer. Et nos gouvernants trouvent toujours les dates idéales pour faire passer les textes les plus lamentables. Ils sont donc bien conscients du mauvais de leur action."

lundi 12 juillet 2010

Au jour, le jour!

Les jours de la semaine.


Depuis la nuit des temps, les Anciens avaient remarqué la présence de 7 "astres errants" parmi les étoiles. Ces astres errants étaient associés à des divinités remarquables qui étaient vénérées à tour de rôle (afin d'éviter des colères et des jalousies divines inutiles). Ces 7 astres sont : le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Leurs noms vont être associés aux jours de la semaine dans la plupart des langues européennes. Tous les noms des jours de la semaine sont des noms composés.
Au troisième siècle après J.C., les astronomes d'Alexandrie ont classé les sept jours de la semaine d'après le temps que mettent les astres qui leur sont associées pour retrouver la même place dans le ciel, du plus rapide (la Lune) au plus (Saturne).
On y trouve à chaque fois la syllabe "DI" qui vient du Latin DIES signifiant : jour.



Lundi: Lunae dies, « jour de la Lune »;
Mardi: Martis dies, « jour de Mars;
Mercredi: Mercurii dies, « jour de Mercure »;
Jeudi: Jovis dies , « jour de Jupiter »;
Vendredi: Veneris dies, « jour de Vénus »;
Samedi: Sabbati dies, « jour de sabbat »; Cela nous indique tout de suite que la semaine est d'origine Hébraïque. En Anglais, Samedi c'est SATURDAY, le jour de SATURNE. Il est vrai qu'en français, c'est plus facile de dire SAMEDI que SATURDI. Mais ça ne serait qu'une histoire d'habitude.
Dimanche: Dominica dies, « jour du Seigneur »; Les premiers chrétiens ont substitué cette dénomination à celle du jour du Soleil. Religion oblige ! En Espagnol, c'est DOMINGO. En Anglais ou en Allemand, nous trouvons encore SUNDAY et SONNTAG : jour du SOLEIL.


Ultérieurement, les autorités ecclésiastiques proposèrent la nomenclature suivante : « jour de la lumière » (Luminis dies) pour lundi, « jour des martyrs » (Martyrium dies) pour mardi, « jour de l'Église immaculée » (Merae ecclesiae dies) pour mercredi, "jour du saint sacrement" (Jesus dies) pour jeudi, « jour de la passion » (Veneranda dies) pour vendredi, « jour du sabbat » (sabbato dies) pour samedi et bien sûr « jour du seigneur » (dominica dies) pour le dimanche. La réforme n'eut pas de succès.

jeudi 8 juillet 2010

Ne pas se plaindre mais réfléchir et agir!

La fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l'asservissement.
(Claude Lévi-Strauss)

La meilleure forteresse des tyrans, c'est l'inertie des peuples! (Machiavel)

Le sot qui répète sans cesse : "Je suis asservi " finira bien par l'être un jour.
(Râmakrishna)

Dès que quelqu'un comprend qu'il est contraire à sa dignité d'homme d'obéir à des lois injustes, aucune tyrannie ne peut l'asservir. (Gandhi)

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. ...
(Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen)

La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l'oppression de ceux qui gouvernent.
(Article IX Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen)

Il est rare que l'oppression, quand elle est extrême, n'inspire pas aux peuples quelque résolution salutaire (DIDEROT , Claude et Néron)

mardi 22 juin 2010

Vive la rebellion!

*Bien joué Anelka.*
Voilà un homme qui dit ce qu'il pense.
C'est si rare aujourd'hui!

Tout le monde lui rentre dedans!
Et pourtant, quoi de plus normal de dire son insatisfaction; quand bien même ce serait à un "supérieur", à un "dirigeant".
Personnellement, je prétends que c'est là que c'est courageux et que c'est là que ça vaut le coup!

Quand j'entends ou que je lis qu'il est inadmissible de contredire un sélectionneur, ça me met en boule.

De même il est interdit de contredire un Directeur de Ressources Humaines, un chef d'atelier, un cadre, un patron.

Moi, cette manière actuelle de penser me révolte.
Pas étonnant que les "petits" se font écraser.
Bon sang, qu'ils cessent de la fermer; même si cela comporte des risques.
Tôt ou tard les "grandes gueules" seront imitées et suivies.

Je ne suis pas le seul à penser de la sorte!
Mon pote Norbert me fait découvrir les remarques de Dany le Rouge.
Cohn-Bendit raconte (Libération.fr du 21 juin 2010):
" Maintenant, ça ne fait plus l'ombre d'un doute: le stage de Tignes a effectivement permis de resserrer les liens entre nos joueurs. Pour le comprendre, il faut revenir au deuxième jour.

Alors que les Bleus viennent de subir une journée de marche par grand froid, blottis les uns contre les autres sous la chaleur des couvertures, ils regardent, sur les conseils de Ribéry, un documentaire sur les LIP, ces ouvriers qui avaient géré eux-mêmes leur fabrique de montre en 1973, pour éviter sa fermeture.

Là, nos hommes ont une révélation commune: un homme, une voix, voilà la solution! La soumission à la FFF et à toute autre forme d'autorité, c'est fini. Ca rappelle ces footeux qui avaient envahi la Fédération en 1968 et affiché une banderole à sa fenêtre: «Le football aux footballeurs». L'Histoire est en marche!..."


Par ailleurs, honte au journal l'Equipe pour avoir fait sa "une" du 19 juin 2010 avec une lamentable répartie qu'il eut été plus intelligent de suggérer en page intérieur. Cette phrase emplissant la première page de ce journal sportif discrédite complètement tant les sportifs que ceux qui les entourent. Le journalisme est responsable de l'envenimement de bien des phénomènes (braquages, crimes, banlieue en colère, erreurs judiciaires, médisance, rumeurs dues à des formules insidieuses au conditionnel...)
Il y avait (il y a) le dopage, il y a les tirages au sort orientés, il y a l'argent, il y a la haine, il y a les drapeaux, les nationalismes, le racisme, il y a l'irrespect entre les hommes... Qui peut encore prendre au sérieux le monde des sportifs professionnels?

mercredi 21 avril 2010

La souffrance volontaire!

LA DOULEUR PHYSIQUE EN RELIGION.

La flagellation.

Il ne s'agit pas de parler d'exhibitionnisme, de voyeurisme, de fétichisme ou de sado-masochisme et non plus d'excitation sexuelle!
Quoique!...

La flagellation, chez les chrétiens est un symbole fort car Jésus Christ a été flagellé avant sa crucifixion.
Elle sert de pénitence ou de purification.
Dans de nombreux ordres, dès le moyen âge, les flagellations prirent la forme d’une obligation purement religieuse, d’une expiation éminemment enviable des souffrances imméritées infligées à l’"adorable corps du Maître".
Tels les Flagellants et les Purificants, tels encore les Dominicains, parmi les ordres d’hommes, et les Franciscaines et les Clarisses parmi les femmes.

Au Moyen Âge, des groupes de Flagellants allaient de village en village avec des disciplines pour faire pénitence, pensant que cet acte leur permettait de se purifier pour accéder au royaume divin qui arriverait sur Terre, après l'Apocalypse.

Le pasteur H.J. Hegger, ancien rédemptoriste, nous livre ce témoignage dans son autobiographie Du couvent à l'Évangile (Paris, Bergers et Mages, 1959) :
« Deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi soir, les Rédemptoristes s'infligent une flagellation en commun. Chacun se tient dans le corridor, à la porte de sa chambre. Après quelques prières, les lumières sont éteintes et chacun se déshabille. Au moment où est entonné le Psaume 51 (Miserere mei Deus), chacun s'administre sa raclée. Puis on récite le Salve Regina et quelques autres oraisons. Le tout dure environ dix minutes. Pendant le chant du cantique de Siméon, aux mots : «...lumière des Gentils», les lampes sont rallumées. La flagellation se pratique avec un faisceau de cordes, durcies à leurs extrémités par de la résine. »
Ce rituel, comme celui de se percer la peau, perdure dans l'Espagne du Nord (région de Rioja).

De même, des chiites pratiquent l'autoflagellation pour commémorer la passion d'al-Husayn ben Ali (à Qarbala).
L’Achoura et ses cortèges sanguinolents sont une tradition des musulmans chiites, très nombreux sont les musulmans sunnites qui la désapprouvent.
La charia dans certains pays musulmans ou les punitions judiciaires dans certains pays bouddhistes préconisent la flagellation au nom de la Religion.

Dans le judaïsme aussi, la souffrance est purificatrice, il est dit à propos de la peine de la flagellation :« Précieuse est la flagellation, car elle expie les péchés, selon les mots : A la mesure de sa perversité les coups de fouets seront suffisants pour expier sa perversité. » (Midrash Tanna'im, p. 164 ; Talmud de Babylone Shevu'ot 21 a.)
Accepter ou donner la souffrance, voire la souhaiter et se faire souffrir sont des actes prônés par la plupart des religions.
L' Homme est quand même un animal bien bizarre.

Lire:
http://www.psychanalyse-paris.com/La-flagellation-rituelle.html
http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/la-mortification-une-demarche-a-haut-risque-29-01-2010-2589_16.php

samedi 17 avril 2010

Il l'a dit

Selon LEMONDE.FR avec AFP | 17.04.10 | 17h43
Benoît XVI : le corps de l'Eglise est "blessé par nos péchés"

Il avoue le gaillard!

Mais je sais bien qu'il prend sur Lui la faute de ses pécheurs d'évêques, curés, prêtres, diacres, « scouts », « guides », « pionniers », « caravelles », « compagnons », « JEM », « routiers », « aînés ».
Des spécialistes français (internes à l'Eglise catholique) ont chiffré le pourcentage de prêtres pédophiles entre 2% et 4% (1 à 2 sur 5; ça commence à "sacrément" compter!).

Les instituteurs laïcs ne sont pas à la hauteur.
D'ailleurs notre Président Sarkozy l'a bien dit au Latran (20 déc. 2007) : “l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur”. Cet homme est un grand observateur, un homme qui a vécu et qui sait "ce qui est bon".

samedi 3 avril 2010

ça se lézarde dangereusement

En ce début d'avril 2010, la violence a fait des dégâts dans les quartiers sud de Chicago, une zone particulièrement pauvre, que la police a promis de "saturer d'uniformes".

Qui sera étonné?

Partout où la pauvreté devient chose courante, où des individus sont laissés hors de la société, s'installent des zones de non-droit, avec la pègre, le crime, l'argent facile, le vol, la triche, la drogue...
Ces êtres se déshumanisent et pour eux la vie perd la valeur que lui reconnaît la majorité des hommes.
Victor Hugo l'a raconté, Zola également...

Le 3 mai 1886, à Chicago, une manifestation a fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester qui ne voulait pas accorder la journée de 8 heures.
Il est des lieux de misère.
Mais ces endroits donnent parfois le signal du départ de revendications du "petit peuple"!

mercredi 17 mars 2010

Le sang pour les sectes.

VIOLENCES RELIGIEUSES
L'Inquisition de l’église catholique commença en 1199 (Pape Innocent III) se renforça en 1231 (Pape Grégoire IX) et la torture pour obtenir des aveux fut décidée en 1252 (Pape InnocentIV).
Elle se manifesta d’abord en Allemagne puis en Aragon ; ensuite furent visés les Albigeois (Cathares), les Vaudois, et enfin, toute l’Eglise en subit les effets. On découvrit un nombre incalculable de sorcières.
Il y a eu environ 1 million de personnes décédées pendant l'Inquisition. La dernière personne à être soupçonnée de sorcellerie est décédée en 1793. En France(1682) la sorcellerie est considérée comme un délit et non un crime.
Les Croisades menées au nom de la Très Sainte Trinité sont la réponse à l’ambition des papes qui cherchent à étendre leur pouvoir spirituel et temporel. Elles feront un nombre important de morts.
Les Guerres de Religions (il y en eut 8 entre 1562 et 1598) entre catholiques et Protestants calvinistes montrent la virulence des engagements religieux, que ce soient ceux des réformés ou ceux des catholiques ligueurs : le fait d’admettre ou non le culte de Marie pouvait amener des familles à s’entre-tuer et, de la Michelade de Nîmes à la Saint-Barthélemy, les massacres populaires accentuèrent toujours les tragédies militaires.
La présence missionnaire fait partie intégrante de la conquête de l'Amérique Centrale et méridionale. Les Espagnols ne concevaient pas la mise en place d'une administration espagnole sans y inclure les institutions cléricales. Des légions de missionnaires espagnols débarquèrent en Amérique: des séculiers, mais surtout des réguliers. il s'agit de franciscains en 1502, puis de dominicains en 1510, de mercédaires en 1519, d'augustins en 1533, enfin de jésuites en 1568. Tous ces ordres étaient organisés en provinces, selon leurs règles. Des évêques furent nommés parmi les réguliers. L’Église catholique de l’Amérique espagnole a accompagné les violences et spoliations de la conquête. Les Rois Catholiques furent les moteurs de bien des éliminations de personnes innocentes mais convaincues d’autres traditions religieuses.

Les Protestants et les catholiques
d’Irlande du Nord ont quelques tueries à leur actif !

Les Adventistes du septième jour
viennent d’être acceptés par la Fédération Protestante de France. Ils sont « créationnistes », homophobes. Ils considèrent que la religion doit s’impliquer dans l’État ! Ils refusent l’IVG. La femme ne peut pas recevoir la consécration pastorale. Ils ont soutenu Bush qui s’en flattait !

La haine entre Hindous et Sikhs en Inde a conduit en juin 1984 au massacre d’un millier de Sikhs (hommes, femmes et enfants innocents) ordonné par Indira Gandhi (fille de Jawaharlal Nehru ).

Le Vaudou, au Libéria fait grand nombre de victimes. Aujourd'hui, dans la région de Harper, près de la frontière de la Côte d'Ivoire, on ne compte plus les crimes de sorcellerie. Les victimes préférées sont les enfants en bas âge, des filles vierges, des femmes enceintes, les bossus, les étudiants réputés pour leur intelligence, ainsi que les hommes connus pour leur force ou leur virilité.
On les tue pour faire "juju", c'est-à-dire préparer une cérémonie de magie noire, de sorcellerie ou de vaudou.
Ces meurtres sont perpétrés pour fournir aux féticheurs les "parties précieuses", utilisées au cours de ces cérémonies secrètes: principalement paupières, oreilles, lèvres, seins, cœur et organes génitaux.
Etc.
Il est une grande habitude de très longue date: le fait que les oracles, les religieux, les maîtres spirituels bénissent les armes et les combattants qui partent à la guerre.

mercredi 10 mars 2010

Suivisme

Heureusement que des individus refusent la pensée unique!

Jacques Brel a honni "Les Moutons"

Désolé, bergère
J'aime pas les moutons
Qu'ils soient pure laine
Ou en chapeau melon
Qu'ils broutent leur colline
Qu'ils broutent le béton
Menés par quelques chiens
Et par quelques bâtons
Désolé, bergère
J'aime pas les moutons

Désolé, bergère,
J'aime pas les agneaux
Qui arrondissent le dos
De troupeau en troupeau
De troupeau en étable
Et d'étable en bureau
J'aime encore mieux les loups
J'aime mieux les moineaux
Désolé, bergère
J'aime pas les agneaux

Désolé, bergère,
J'aime pas les brebis
Ça arrive tout tordues
Et ça dit déjà oui
Ça se retrouve tondues
Et ça vous redit oui
Ça se balance en boucherie
Et ça re-redit oui
Désolé, bergère
J'aime pas les brebis

Désolé, bergère
J'aime pas les troupeaux
Qui ne voient pas plus loin
Que le bout de leur coteau
Qui avancent en reculant
Qui se noient dans un verre d'eau bénite
Et dès que le vent se lève
Montrent le bas de leur dos
Désolé, bergère
J'aime pas les troupeaux

Désolé, bergère
J'aime pas les bergers
Désolé, bergère
J'aime pas les bergers
Il pleut, il pleut, bergère
Prends garde à te garder
Prends garde à te garder, bergère
Un jour tu vas bêler
Désolé, bergère
J'aime pas les bergers

et l'ami Georges (Brassens) ne pense pas autrement dans "La mauvaise réputation" :

Au village, sans prétention,
J'ai mauvaise réputation.
Qu'je m'démène ou qu'je reste coi
Je pass' pour un je-ne-sais-quoi!
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde médit de moi,
Sauf les muets, ça va de soi.

Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.

Quand j'croise un voleur malchanceux,
Poursuivi par un cul-terreux;
J'lance la patte et pourquoi le taire,
Le cul-terreux s'retrouv' par terre
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En laissant courir les voleurs de pommes.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde se rue sur moi,
Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi.

Pas besoin d'être Jérémie,
Pour d'viner l'sort qui m'est promis,
S'ils trouv'nt une corde à leur goût,
Ils me la passeront au cou,
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En suivant les ch'mins qui n'mènent pas à Rome,
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout l'mond' viendra me voir pendu,
Sauf les aveugles, bien entendu.

Et puis il y a Léo Ferré, le mec, l'anar, le révolté, l'anti qui marche à côté de la Société:

La vie m'a doublé
C'est pas régulier
Pour un pauv' lézard
Qui vit par hasard
Dans la société
Mais la société
Faut pas s'en mêler
J'suis un type à part
Un' grain' d'ananar
On m'dit qu'j'ai poussé
En d'ssous d'un gibet
Où mon grand-papa
Balançait déjà
Avec un collier
Un collier tressé
De chanvre il était
Un foutu foulard
A gueul' d'ananar
J'avais des copains
Qui mangeaient mon pain
Car le pain c'est fait
Pour êtr' partagé
Dans notr' société
C'est pas moi qui l'dis
Mais c'est Jésus-Christ
Un foutu bavard
A gueul' d'ananar
Si j'avais des sous
On m'd'manderait: "" Où
Les as-tu gagnés
Sans avoir trimé
Pour la société ? "
Mais comm' j'en ai pas
Faut lui dir' pourquoi
C'est jamais peinard
La grain' d'ananar
On m'dit qu'c'est fini
J'vous l'dit comme on l'dit
Et qu'on me pendra
Au nom de la loi
Et d'la société
D'la bell' société
Qui s'met à s'mêler
De mettre au rancart
La grain' d'ananar
Potence d'oubli
L'oiseau fait son nid
Messieurs les corbeaux
Passeront ma peau
Comme à l'étamis
Mais auparavant
J'aurai comm' le vent
Semé quelque part
Ma grain' d'ananar

lundi 8 mars 2010

Détournement de vocabulaire.

« LA FRATERNITE RELEVE DE L'ORDRE MORAL »

Christian Delporte est spécialiste de l'histoire des médias et du journalisme, il est professeur en histoire contemporaine à l’université de Versailles, et auteur d'une Histoire de la langue de bois (Flammarion). Il revient pour Charlie sur des vœux présidentiels placés sous le signe de la « fraternité ».


CHARLIE HEBDO : Étonnant de voir Nicolas Sarkozy reprendre un terme rendu célèbre par Ségolène Royal..
_
CHRISTIAN DELPORTE: Le phénomène n'est pas aussi étonnant que vous le dites. D'abord, parce que l'un et l'autre ont fait une campagne sur la notion de « valeurs », des valeurs en définitive peu éloignées les unes des autres. Patrie, Ordre, Travail… Ce qui me frappe, moi, en tant qu'historien, c'est qu'on parle «valeurs» quand on ne parle plus politique. Quand l'absence de projets devient patente, on se rabat sur la morale. C'est un grand classique de l'histoire politique.

Reconnaissez qu'en dehors de Ségolène Royal le mot n'a guère conquis la gauche, quelle qu'eUe soit...

C'est évident. Ségolène Royal elle-même a compris les profondes réticences de son propre camp. La liberté est un droit, l'égalité aussi: Mais, si on y réfléchit bien, il n'y a pas plus flou que la fraternité. C'est une obligation qui relève de l'ordre moral, avec une nette connotation chrétienne, d'où sa non-utilisation par la gauche, qui lui a toujours préféré logiquement la notion de justice. Quand la gauche parle de fraternité, c'est toujours dans un cadre non partisan, comme quand la LOH (Ligue des droits de l'Homme) organise un concours de poèmes sur ce thème, etc. Le fonds marxisant de la gauche française a toujours été un frein à son utilisation.

Le mot « fraternité» est peu utilisé en politique, il est toujours accolé à « liberté» et « égalité », et dans ce cas, il évoque bien sûr la devise de la République. Et le voilà utilisé seul désormais, en quelque sorte monté en épingle.
L’utilisation du mot « fraternité» hors contexte républicain nous vient de l'extrême droite, plus précisément du poujadisme.
Dans les années 1956-1958, leur journal s'appelait Fraternité, et leur groupe parlementaire « Union et Fraternité française ».
Aujourd'hui, on retrouve ce mot dans l'univers frontiste. L’association du FN d'aide aux nécessiteux s'appelle « Fraternité française », terme que l'on retrouve dans le chapitre 8 du programme du MNR. Pour le MNR comme pour le FN, il s'agit d'assimiler la France à une famille. A une famille de « Français », évidemment.

Politiquement, à quoi répond l'utilisation de ce mot, ici et maintenant, dans le cadre solennel des vœux, et par les plus hautes autorités du pays?

Son utilisation dans le discours présidentiel du 31 décembre répond à un double objectif. Évacuer la notion d'égalité du débat politique, notion qu'il a toujours pris soin d'accoler à un vieil épouvantail de la droite, « l'égalitarisme ». Cette obsession se ressentait parfaitement dans le discours qu'il a prononcé à Bercy à la fin de sa campagne présidentielle. L’égalité, c'est placer les citoyens au même niveau, ce qui n'est pas, c'est le moins que l'on puisse dire, l'essence du sarkozysme. Sarkozy lui préfère de loin la notion d'équité, qui lui permet d'introduire au cœur du débat un thème qui lui est cher, le « mérite ». Vous remarquerez que le « mérite» est aussi flou politiquement que la « fraternité »,
L’autre intérêt de l'introduction du mot fraternité dans le débat est de sortir par le haut du piège de l'identité nationale. Comment mieux occulter l'explosion de dérapages xénophobes, visible sur le site du ministère? On va beaucoup entendre parler de «fraternité» dans les semaines qui viennent, pour éteindre l'incendie.

Au-delà de l'usage conjoncturel que vous décrivez, l'utilisation de ce mot peut-il laisser des traces dans la mémoire collective?

Je le pense. Accoler Fraternité à Liberté et Egalité est tout sauf neutre. La fraternité sert à lier entre elles ces deux notions antagonistes que sont la liberté, qui fait appel à l'histoire individuelle, et l'égalité, démarche collective. Seule, je le répète, la fraternité ne signifie pas grand-chose, et la monter ainsi en épingle en la séparant des deux autres n'a aucun sens en République.

Propos recueillis par Anne-Sophie Mercier
Pour Charlie Hebdo n° 916 du 6 janvier 2010





Jacques dit: Le Président désiré par les français aurait pu dire: "France, de ta devise, je ne garde que "Fraternité". De ton drapeau je ne garde que le bleu."(cf Charb)


En tout cas le Monsieur continue à discourir dans le plus grand flou, avec des mots qu'il croit ronflants mais qui sont vides de sens politique et qui ne sont que des attrape-nigauds, du rabâchage poujadiste, de la démagogie qu'il pense à même de plaire au "peuple" (qu'il méprise tellement!).

Il utilise le mot "fraternité" comme le ferait un prêcheur à ses ouailles le dimanche du haut de sa chaire. Je sais bien que la France est la fille aînée de l'Église catholique, apostolique et romaine, et que notre président est chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran mais il est surtout le président d'un état laïque qui n'a pas à suivre des us et coutumes religieuses.

Il continue à montrer qu'il n'est pas républicain.

S'il y avait un tant soit peu de fraternité chez cet homme, ça se serait remarqué!

dimanche 7 mars 2010

Tristes vieux!


Le conflit des générations est de toutes les époques.
Les vieux donnent toujours l'impression de ne jamais avoir été jeunes!
La mémoire fout le camp!
Grave! non?

La peur des jeunes qu'éprouvent les vieux prouve l'incapacité de ceux-ci à accepter leur âge, leur inadaptation au monde en évolution, leur impossibilité de suivre les nouveautés techniques, linguistiques, musicales, vestimentaires...
Le besoin d'avoir de l'argent dans le bas de laine (ou à la banque ou sur un livret...) est une preuve de recroquevillement, une preuve de manque de confiance en soi et en l'avenir. Cet argent fait vieillir.
Ce qui rend encore plus sénile, c'est la télévision; elle enfonce dans le fauteuil ceux qui n'agissent plus, ne pensent plus par eux-mêmes mais se laissent entraîner dans une "pensée unique" comme il est dit aujourd'hui (moi je dis "pensée inique", la pensée partagée par le plus grand nombre. C'est très rarement une pensée qui fait avancer le monde.

Et oui, les jeunes sont plein de dynamisme, de vie, de révolte, d'idées nouvelles...

Quand le vieux ne comprend plus, c'est la faute des autres et surtout des jeunes.
Le vieux* craint le bruit, la vitesse, les prises de bec,les contradictions,les exubérances,...
Dépassé, il est alors mal dans sa peau: "Avant c'était mieux!" (Mais c'est bien sûr puisqu'il était jeune!!!).
Il se rétracte, se renferme dans sa coquille, cesse de communiquer, se cache derrière les murs, ferme les verrous, devient grincheux, ne sort plus la nuit, prépare le fusil...

Et le drame c'est que ce sont les vieux qui font les lois!

Il existe pourtant des vieux très réactifs et ils font l'admiration alors qu'ils devraient être la majorité. L'expérience de la vie peut amener à des sursauts de réflexions inventives.
Heureusement il reste les artistes (les créateurs); ceux que la majorité de la société classe parmi les "curieux", les "dérangés", les "fadas"... Eux transforment les manières d'être et de penser.

*"le vieux" peut ne pas avoir un âge avancé, mais il a à coup sûr un esprit étriqué. Chacun connaît des "jeunes", "vieux" avant l'âge!
Être vieux c'est ne pas vouloir avancer, c'est regarder en arrière, c'est chercher confort et garder les habitudes...