samedi 26 novembre 2011

Travailler plus...

Je sais que je vais encore étonner en dévoilant ma source d'information:
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Hopitaux-poussee-de-fievre-chez-les-praticiens-sur-le-paiement-des-RTT-_NG_-2011-11-24-739577.

Voici des mauvais citoyens qui exigent des compensations parce qu'ils travaillent plus.
Ce n'était pas comme cela que d' "aucun" voyait le slogan "travailler plus pour gagner plus!

En tout cas cette affaire va à la fois embarrasser le gouvernement et le ravir.
L'embarrasser, parce qu'il faudra bien lâcher de l'argent.
Le ravir parce que:
- cet argent ira "encore" dans le secteur des hôpitaux publics et cette contrainte permettra de montrer du doigt les dépenses réalisées pour les "nantis" plus ou moins fonctionnarisés;
- ceci prouvera que les RTT de Martine Aubry (donc des rouges-socialistes-incapables de gérer-poussant à la roue de la fainéantise, du gaspillage de l'argent public) sont une catastrophe pour la Sécurité Sociale et pour les citoyens, même les non-malades;
- ceci montrera que les hôpitaux publics sont à "rénover" c'est à dire à libéraliser ou plutôt à laisser s'enfoncer dans une impossibilité de gestion et donc de permettre au secteur privé de prendre davantage en charge les actes rentables "pour soulager les lits du public"!

Je m'attends à une belle campagne de dénigrement.

jeudi 24 novembre 2011

Insécurité

"...le nombre des homicides constatés par la police et la gendarmerie a été divisé par deux en quinze ans : il était de plus 1 600 en 1995, il est de moins de 800 en 2010. Et la baisse est même encore plus forte si l'on raisonne en taux pour tenir compte du fait que la population française a augmenté sur la même période (d'un peu plus de 50 millions en 1970, elle est passée à 56 millions en 1984, 59 millions en 1995 et 65 millions aujourd'hui). Cette baisse est donc en réalité aussi spectaculaire que peu commentée." (selon Le Monde.fr du 21 juin 2011)
Adrian Brouwer (1631-1635) Paysans se querellant

Bruegel le Jeune (1620) Rixe entre paysans


Brutalité et violence sont omniprésents à la fin du Moyen Âge et dans l’Ancien Régime (jusqu’à la fin du XVIIe). L’homicide, fréquent, est un crime banal qui est souvent pardonné par une lettre de rémission du roi.
La colère de Bruegel l’Ancien (1557) : la gigantesque femme tenant un couteau entre ses dents, à califourchon sur un tonneau, est une figure allégorique de la taverne, principal lieu de sociabilité du village mais aussi lieu de violences. Deux personnages sont engagés dans une lutte à mort au sein du tonneau.

"En Corse (qui n’appartient pas encore à la France), entre 1683 et 1715, 900 meurtres en moyenne sont comptabilisés chaque année sur une population d’environ 120 000 habitants. A populations équivalentes, la mortalité due aux homicides sur l’île équivaut presque à la mortalité due à la guerre de 1914-1918 en France ! Dans l’Angleterre du XIIIe siècle, pour prendre une autre référence, le taux d’homicides est environ 100 fois plus élevé qu’aujourd’hui (de l’ordre de 1 pour 1000 contre environ 1 pour 100.000 de nos jours)."
(d'après fdesouche.com)
Adrian Brouwer (1630-1638) Rixe entre paysans jouant aux dés.

Jacques dit: "Il est donc évident que notre société de 2011 est moins violente qu'elle ne le fut jamais. Mais évidemment, avec 800 homicides par an, le JT peut nous en servir 2,5 par jour avec d'autant plus de délectation que les citoyens sont des voyeurs qui aiment le lamentable. Et plus le crime est horrible, plus la victime est jeune, plus cela amène de téléspectateurs. Alors les journalistes servent le lamentable à tous les journaux et ils y reviennent plusieurs jours d'affilée. Un excellent moyen pour faire peur; ce qui est rentable pour les politiciens en place!"

Un "collaborateur" qui sera efficace!

Laurent Léger titre dans son article "Le conflit d'intérêt de la semaine" (Charlie-Hebdo du 23/11/2011): "Le médicament malade du pantouflage". Il y relate le parachutage du suédois Thomas Lönngren au conseil d'administration de plusieurs laboratoires "qu'il avait été pendant la décennie précédente chargé d'évaluer et de contrôler"





Je fouine et trouve une analyse de Formindep qui me stupéfie, qui m'anesthésie.


Imprimé depuis le site Formindep / publié le mardi 8 février 2011 - par Anne CHAILLEU

Pantouflage
Scandale à l’Agence Européenne du Médicament


Le 31 décembre 2010, Thomas Lönngren achevait son deuxième et dernier mandat de 5 ans à la tête de l’Agence Européenne du Médicament (EMA). C’est l’heure des bilans pour ce haut fonctionnaire suédois. Et le début d’une seconde carrière prometteuse.


Dans une interview donnée à la revue professionnelle de l’industrie pharmaceutique PharmExec, Thomas Lönngren vient apporter un nouvel éclairage sur les 10 dernières années d’activité de l’EMA.


Thomas Lönngren a su "maintenir le consensus" avec les "parties prenantes" que sont les firmes.

Que les contrôlés soient unanimes pour saluer le bilan du contrôleur, voilà qui soulève quelques légitimes questions. Et, à l’examen, l’industrie pharmaceutique n’a en effet pas eu à se plaindre de l’action de M. Lönngren, elle a pu apprécier la discrétion, la célérité, la bienveillance de l’Agence sous ses deux mandats.
L’EMA, l’agence que les firmes pharmaceutiques étatsuniennes nous envient


A en croire l’industrie européenne, notre EMA vaudrait bien mieux que la FDA, trop imprévisible, et surtout trop surveillée par les media et la classe politique : « L’EMA a su éviter la politique toxique dans laquelle la FDA des États-Unis s’est maintenant embourbée, en confortant sa réputation de prévisibilité, de telle sorte que l’Agence attire peu l’attention des médias et de la classe politique, alors même que les questions qui entourent l’approbation des médicaments ont pris de l’ampleur et suscitent la polémique. »

La "prévisibilité" de l’Agence est si grande que l’industrie étatsunienne nous l’envie. Le think tank néoconservateur Pacific Research Institute, financé notamment par l’industrie des biotechnologies, qui milite pour toujours moins d’intervention de l’Etat, a les yeux de Chimène pour notre EMA. Discrète, efficace, elle délivre tous ses avis dans les délais [1] et selon son rapport en 97 jours [2] de moins que la FDA en moyenne. C’est selon M.Lönngren son plus grand succès à la tête de l’Agence : "Dix ans durant nous avons livré à temps en tant qu’agence de réglementation. Où trouvez-vous des agences de réglementation qui livrent à temps ?" [3] Pas aux Etats-Unis en tout cas, car au grand dam des firmes la FDA est parfois bien plus longue à se prononcer. Dans une stratégie de dumping réglementaire mettant en concurrence les agences de régulation, PRI milite donc pour une reconnaissance automatique des AMM européennes par les USA. L’EMA promue mètre-étalon de la non-réglementation, voilà qui devrait inquiéter de ce côté-ci de l’Atlantique.
Pantouflage industriel à la tête de l’EMA

Mais aussi ouvrir à son directeur exécutif les portes d’une seconde carrière... au service des firmes. Dès le lendemain de son départ de l’EMA, Thomas Lönngren changeait en effet de camp. Il rejoignait le conseil d’administration de NDA Ltd, société de lobbying au service des firmes pharmaceutiques, qui l’a recruté en tant qu’"influenceur de premier plan". Il y travaillera à son obsession de toujours, accélérer encore et toujours l’accès au marché, et faire baisser le "taux d’attrition" de l’industrie.

Mais ce n’est pas tout, car nombreuses sont les firmes qui souhaitent s’adjoindre un tel atout. PharmExec abonde : "Le processus européen reste à bien des égards un jeu entre initiés - on sait quels acteurs comptent et comment les cibler". [4] A ce jour, voici les autres casquettes connues de M. Lönngren :

- Directeur non exécutif de CBio

CBio est une société australienne développant des biothérapies, notamment un médicament indiqué dans la polyarthrite rhumatoïde, XToll, dont les tests cliniques s’achèvent. Pour le président de CBio, ce recrutement est un "coup d’éclat" pour l’entreprise. Un avis partagé par la bourse, puisque le cours de CBio a flambé de 29.3% le jour de l’annonce de son recrutement.

- Membre de l’advisory board de Novo Nordisk

Le laboratoire danois, spécialiste des insulines, devrait déposer une demande d’AMM pour l’insuline degludec, concurrent de Lantus°, cette année.

- Membre du conseil scientifique de Lundbeck

Le laboratoire danois, spécialiste de la psychiatrie, lance un neuroleptique, Sycrest° (asenapine), pour le compte de Merck cette année.

- "senior advisor" auprès de Essex Woodlands Health Venture

EWHV est un fonds d’investissement américain dans le secteur de la santé, qui a repris les entreprises du portefeuille santé de la banque Goldman Sachs.
Business as usual

Toutes ces nouvelles fonctions sont en théorie incompatibles avec le statut de fonctionnaire européen, qui prévoit un délai de viduité de deux ans après la fin des fonctions, afin d’éviter d’évidents conflits d’intérêts.

Pour passer outre, Thomas Lönngren a donc dû, selon la loi, demander et obtenir le feu vert explicite du comité de direction de l’Agence.

Le Formindep décide donc de faire usage de son droit d’accès aux documents administratifs pour que la lumière soit faite sur ce scandale. Peu avant son départ, Thomas Lönngren s’était engagé à ce que l’Agence respecte désormais la loi en matière de transparence, dont elle faisait fi jusqu’à présent. Nous pourrons juger sur pièces.

L’EMA cherche donc son nouveau directeur exécutif. Entretemps, les médicaments restent sous l’autorité du Président du CHMP, Eric Abadie, qui a été directeur médical du SNIP [5] puis directeur du développement de la firme Wellcome, et responsable de l’évaluation thérapeutique à l’Afssaps.

Avis aux candidats : le poste de directeur exécutif de l’EMA est toujours vacant. C’est un poste qui ouvre de belles perspectives de carrière... dans l’industrie.


Jacques dit: Je continue à me conforter dans l'idée que les labos sortent des médicaments plus pour faire de l'argent que pour soigner les malades.

mercredi 23 novembre 2011

La Banque dirige le monde.

Du nouveau Premier ministre grec Lucas Papademos au nouveau président de la BCE Mario Draghi, Goldman Sachs prend le pouvoir. Et là où c'est ironique, c’est que cette même banque a trafiqué les comptes grecs pour permettre l’entrée du pays dans la zone euro.

Goldman Sachs est une des institutions les plus rentables du monde, avec près de 30 % de rentabilité moyenne par an ces 10 dernières années. C’est aussi une entreprise extrêmement puissante politiquement, qui a su placer ses cadres aux plus hauts postes du monde, à tel point que cette banque donne une dimension encore jamais atteinte au conflit d’intérêt. Rien que cette semaine, deux anciens de Goldman Sachs ont été nommés chefs de gouvernement, Mario Monti en Italie et Lucas Papademos en Grèce.
(d'après Pierric Marissal)


Et pourtant, selon TF1 NEWS:
Subprime: Goldman poursuivi pour fraude, un Français au coeur de l'enquête

le 16 avril 2010 à 17h17 , mis à jour le 16 avril 2010 à 22h06

Le gendarme de la Bourse américaine a annoncé vendredi qu'elle poursuivait la banque d'affaires américaine pour "fraude" sur la vente de titres d'investissement liés à des crédits hypothécaires à risque. Son titre a aussitôt dégringolé à New York tandis que le CAC reculait.

Jacques dit: "Les rapaces se jettent sur leurs proies qu'ils ont affaiblies".

Un exemple à suivre.

En 2006, le président équatorien Rafael Correa,
fait savoir que les dettes de son pays
auprès du FMI et de la Banque Mondiale
ne seront pas entièrement remboursées
Comment l'Equateur a réglé le problème de la dette ?

La situation équatorienne en 2006 est en effet difficilement tenable : le remboursement de la dette représente 50% du budget national. Correa décide donc de la création d'une commission d'audit de la dette auprès du FMI, des dettes bilatérales et de la dette publique intérieure, devant analyser tous les contrats de prêt signés dans les trois dernières décennies. Après un an d'études, la commission conclut que la plus grosse partie de la dette équatorienne est illégitime, illégale et anticonstitutionnelle.

Le président déclare la cessation de paiement pour 40% de la dette extérieure équatorienne, et fait expulser du pays les représentants du FMI et la Banque Mondiale.

L'Equateur rachète ensuite en sous-main la quasi-totalité de sa dette, mais pour le quart de sa valeur. Le pays affiche aujourd'hui une croissance d'environ 4% depuis 2006.

Le cas équatorien est un exemple concluant d'un pays souverain se mettant en défaut de paiement non pas par nécessité mais par choix politique, considérant sa dette comme illégitime.

Nicolas Maury

http://www.wmaker.net/editoweb/nicolas_maury/Comment-l-Equateur-a-regle-le-probleme-de-la-dette_a4716.html
TEXTE REPRIS SUR
LE BLOG DE JACQUES TOURTAUX

Jacques dit:
"Ceux qui se sont fourvoyés dans les subprimes doivent rembourser ce qu'ils ont perdu. Les peuples n'ont pas à mettre la main à la poche; quand ces gens-là font de monumentaux bénéfices, les peuples n'en voient pas la couleur."

dimanche 20 novembre 2011

L'espagnol, tel le taureau dans l'arène!

Jacques dit: Je lis ce qui suit (sur SFR.fr) et j'en conclus que l'espagnol est un individu qui aime se faire cogner dessus, qui aime les types à la Franco, qui adore en baver.
Il ne sait pas qu'un "parti Populaire de droite" a pour nom "parti d'extrême droite" ou "parti fasciste".
Que ce type de parti est à la solde de la grande bourgeoisie, proche des milieux religieux, sûr de l'aide de l'armée!!!
C'est ahurissant qu'après tant d'années de franquisme le peuple d'Espagne "en redemande"!
Le citoyen espagnol est maso.
Ainsi, "les indignés de la porte del sol" à Madrid seraient des amoureux de la droite extrême.
Je n'arrive pas à comprendre!




Mariano Rajoy, qui devrait être élu chef du gouvernement dimanche, va renforcer les mesures d'austérité.

"Il faudra faire des coupes partout, sauf dans les retraites". Voilà comment pourrait être résumé le programme de Mariano Rajoy, le leader du Parti populaire (PP) de droite qui devrait accéder au pouvoir dimanche en Espagne, à l'issue des élections législatives. Les erreurs répétées des socialistes de José Luis Rodriguez Zapatero (PSOE) devrait lui profiter et permettre à la droite de revenir au pouvoir, sept ans après l'avoir abandonné à la gauche. Le PP gagnerait 181 à 185 sièges tandis que le PSOE n'en aurait que 115 à 119, selon les premiers sondages de sortie des urnes.

Une fois propulsé au Palais de la Moncloa, Mariano Rajoy a prévenu qu'il serrerait la vis. Parmi ses priorités, il devrait nommer un "poids lourd" à la tête du ministère de l'Economie pour aménager des mesures d'austérité douloureuses. Le probable nouveau chef du gouvernement, qui ne sera pas intronisé avant le 20 décembre, a réclamé aux marchés boursiers un peu de patience. "Nous espérons qu'ils (les investisseurs) réalisent qu'il y a des élections ici et que ceux qui l'emporteront auront droit à un minimum de temps, de préférence plus d'une demi-heure", a-t-il ironisé, lors d'un entretien accordé à la radio.

Des mesures fortes attendues

Le leader du Parti populaire devrait rapidement prendre des mesures fortes afin de rassurer les marchés et la zone euro. Plusieurs mesures économiques de poids sont attendues. Dans son programme, le candidat de droite s'engage à respecter l'objectif de déficit fixé à 4,4% pour 2012 et à recapitaliser les banques souffrant d'un gros déficit après la réévaluation de leurs actifs au juste prix du marché.

Le PP envisage aussi une consolidation du secteur bancaire pour réduire le nombre de banques, en encourageant par exemple la fusion des établissements les plus faibles. Le Parti Populaire pourrait également faire de nouvelles économies dans le secteur public et le budget des régions. Il pourrait aussi toucher à la réforme de la dépendance, qui "n'a pas atteint son but et coûte trop cher". Les aides aux énergies renouvelables devraient aussi être revues à la baisse.

Le coup de canif dans les dépenses impactera directement les plus touchés par la crise. Une réforme des conventions collectives est prévue pour mettre fin à l'indexation des salaires sur l'inflation et l'aligner sur l'évolution de la productivité. Mariano Rajoy devrait aussi réduire de moitié le nombre de journées de travail prises en compte dans le calcul des indemnités de licenciement.

dimanche 13 novembre 2011

Il y 10 ans

21 avril 2002 : la peste


Article du "Monde Diplomatique" du lundi 29 avril 2002


"Pourquoi 5,5 millions de Français ont-ils voté, le 21 avril dernier, lors du premier tour de l’élection présidentielle, pour deux partis d’extrême droite xénophobes, antisémites, racistes et ultranationalistes ? Se borner à conspuer et à invectiver ces électeurs n’aide pas forcément à comprendre les raisons et les significations d’un tel choix. Les insultes ne sauraient se substituer, au sein de l’ensemble de la classe politique, à une profonde, urgente et indispensable autocritique.

S’il sert à réveiller la société, à dessiller les yeux des dirigeants des partis et à relancer le débat pour bâtir enfin une France plus juste et plus solidaire, le choc du 21 avril n’est peut-être pas mal venu. Ce qui s’est effondré ce jour-là, c’est une certitude confortable : alors que tout changeait dans le monde, rien ne devait se modifier dans le champ politique français. Deux vieux partis - gaulliste et socialiste - devaient continuer de se partager tranquillement le pouvoir comme depuis trente ans...

Or ces deux forces politiques, chacun le sentait, étaient usées, leur mission historique semblait depuis longtemps épuisée. Elles donnaient l’impression, chacune à sa manière, d’être en panne, avec des appareils déliquescents, sans organisation ni véritable programme, sans doctrine, sans boussole et sans identité.

Des élections précédentes avaient déjà montré qu’aucun de ces deux partis ne savait s’adresser à ces millions de Français qu’effrayaient les nouvelles réalités du monde postindustriel né de l’effondrement du mur de Berlin et de la fin de la guerre froide. Cette foule des ouvriers jetables, des déclassés des banlieues, des chômeurs endémiques, des exclus, des retraités en pleine force de vie, des jeunes précarisés, des familles modestes au seuil de la pauvreté. Toutes ces personnes angoissées par les peurs et les menaces d’une période où les repères habituels semblent définitivement perdus...

Le Parti socialiste, en particulier, qui ne compte presque plus de cadres issus des couches populaires et dont de nombreux dirigeants sont assujettis à l’impôt sur les grandes fortunes, a donné l’impression d’être sur une autre planète sociale, à des années-lumière du peuple commun. Il s’est montré fort peu sensible à « la souffrance de cette sous-France », selon l’expression de Daniel Mermet.

Quant à la droite, si certains responsables tiennent l’extrême droite pour infréquentable, d’autres n’ont pas hésité à passer des accords avec elle. L’ancien dirigeant libéral Michel Poniatowski n’affirmait-il pas qu’il était « plus immoral d’accepter les voix des communistes, qui ont assassiné des millions de gens en Europe, que celles du Front national(1) » ? Un raisonnement pervers qui a conduit des dirigeants démocrates-chrétiens de l’Union pour la démocratie française (UDF) à accepter, le 20 mars 1998, les voix des élus du Front national pour se faire élire à la présidence de cinq régions de France...

Alors que la peste contaminait ainsi, insensiblement, les rouages des institutions politiques françaises, n’était-il pas illusoire de croire que le pays se maintiendrait à l’abri d’un fléau qui bouleversait la vie politique de son voisinage immédiat.

Pouvait-il y avoir une exception française quand, à l’instar de ces autres pays européens, la société était soumise, au nom de la « modernité », à des séismes et des traumatismes d’une formidable violence ? Comme la mondialisation libérale, l’unification européenne, la réduction de la souveraineté nationale, la disparition du franc, l’effacement des frontières, l’hégémonie des Etats-Unis, le multiculturalisme, la perte d’identité, la crise de l’Etat-providence...

Tout cela dans un contexte de fin de l’ère industrielle et de très grandes mutations technologiques qui ont entraîné l’apparition d’une insécurité économique générale et ont causé d’insupportables ravages sociaux. Un contexte où, la logique de la compétitivité ayant été élevée au rang d’impératif naturel, les violences et les délinquances de toutes sortes devaient naturellement se multiplier. Devant la brutalité et la soudaineté de tant de changements, les incertitudes s’accumulent, l’horizon se brouille, le monde semble opaque et l’histoire paraît échapper à toute prise, à toute logique. de nombreux citoyens se sont sentis abandonnés par des gouvernants, de droite comme de gauche, que les médias n’ont cessé par ailleurs de décrire comme des affairistes, des tricheurs, des menteurs et des corrompus.

Egarés au coeur de cette crise, beaucoup paniquent et ont le sentiment, comme dirait Tocqueville, que, « le passé n’éclairant plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres »... A la faveur de ce nouvel obscurantisme et sur un tel terreau social - fait de peurs, de désarroi et de ressentiment -, réapparaissent les vieux magiciens. Ceux qui, à base d’arguments démagogiques, autoritaires et racistes, prétendent revenir au monde d’antan (« Travail, famille, patrie »), rejettent sur l’étranger, le Maghrébin ou le juif la cause de tous les désordres, de tous les maux et de toutes les insécurités. Les immigrés constituent, les cibles les plus faciles et les plus constantes parce qu’ils symbolisent les bouleversements sociaux et représentent, aux yeux des Français les plus modestes, une concurrence indésirable.

Absurde, haineux et criminel, ce discours du Front national séduit depuis longtemps, selon certaines enquêtes, « plus d’un Français sur quatre (2) ». Et a été approuvé, le 21 avril, par des millions d’électeurs (30 % des sans-emploi, 24 % des ouvriers, 20 % des jeunes, 17 % des patrons).

Il est clair toutefois que le grand sursaut républicain dont témoignent les rues de France se traduira dans les urnes le 5 mai. Le néofascisme ne passera pas davantage le 16 juin, lors des élections législatives. Mais si, surmonté le moment de frayeur, les mêmes partis de toujours poursuivaient leur politique libérale de privatisations, de démantèlement des services publics, de création de fonds de pension, d’acceptation des licenciements de convenance boursière - bref, s’ils continuaient de heurter de front les aspirations populaires à une société plus juste, plus fraternelle et plus solidaire, rien ne dit que le néofascisme, allié à ses collaborateurs de toujours, ne parviendra pas à l’emporter la prochaine fois..."


Jacques dit:
"Nihil novi sub sole; les mêmes répètent les même choses. Le capitalisme libéral est une catastrophe reconnue, mais les politiciens tous formés à l'ENA continuent à nous envoyer dans le mur. Les haines, les misères, les racismes, les profits... aucune ligne n'a bougé. Lamentable."

mardi 8 novembre 2011

La destruction de l'Ecole Laïque

A propos du livre: Main basse sur l’école publique
Eddy Khaldi / Muriel Fitoussi (éditions Démopolis)
, il faut savoir ce qui suit, décrit il y a déjà trois ans.

Cette rentrée, sur fond de suppressions massives de postes, et avec une carte scolaire assouplie (avant d’être démantelée), est un couronnement pour Xavier DARCOS.

En 1992, alors inspecteur général de l’Education nationale, il fondait, avec quelques hauts fonctionnaires du ministère, la très droitière association « Créateurs d’école ». Aujourd’hui, il est ministre, son ami Dominique ANTOINE, autre adhérent de cette association, est le conseiller culture du Président. Quant à Maurice QUÉNET, qui en faisait partie aussi, il est devenu Recteur de Paris. Mais il est également connu pour avoir occupé dans les années 75, un poste de secrétaire du Club de l’Horloge.

Petit rappel : le rêve de ce club, boîte à idées de l’extrême-droite, était l’intégration du FN dans une alliance de gouvernement ! L’idée d’une suppression de la carte scolaire, dada de DARCOS, est d’ailleurs apparue pour la première fois en 1984, dans une lettre de Le Pen aux parents d’élèves.

C’est l’un des « détails » que rappellent les auteurs de « Main basse sur l’école publique », un livre, sorti fin août, qui dresse le portrait des mauvaises fréquentations du ministre.

Vincent LAARMAN, par exemple, correspondant français d’un lobby américain intitutlé « Alliance for the Separatiion of School and State » est président de « SOS Education ».
Cette association, très influente au Ministère de l’Education, a lancé la campagne pour le service minimum à l’école. LAARMAN est aussi un fidèle disciple de Philippe NEMO, cofondateur de… « Créateurs d’école » et pourfendeur du « monopole scolaire » (comprendre l’école publique).

Autre source d’inspiration pour DARCOS, selon les auteurs du livre, Emmanuelle MIGNON, la toute proche conseillère de SARKO qui vient de quitter le Château et qui, dès 2004, proclamait : « Je suis pour une privatisation totale de l’Education nationale ».

En attendant cet heureux jour, l’enseignement privé, à 90 % catho, se taille la part du lion. Le livre dresse la liste impressionnante de tous les petits et gros cadeaux qui lui ont été faits depuis le retour de la droite en 2002.

Intronisé chanoine de Latran en décembre 2007, SARKO expliquait que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ».

Tant que le curé ne remplace pas l’instit’ !

(copie de:B. R. dans le Canard Enchaîné du mercredi 10 septembre 2008)

Jacques dit: "La fin de l'école publique et laïque est voulue, programmée par les tenants de la droite "très à droite" et leur influence fait que ce projet est bien entamé."

dimanche 6 novembre 2011

L'église grecque

L'argent tabou de l' Eglise grecque. (article du monde.fr du 21 septembre 2011.

L'Eglise et les monastères grecs ne paieront pas la très impopulaire nouvelle taxe immobilière décidée dans l'urgence, dimanche 11 septembre, par le gouvernement grec pour remplir les objectifs budgétaires imposés par les bailleurs de fonds du pays. "L'Eglise sera imposée sur les biens qu'elle exploite commercialement", précise toutefois un porte-parole du ministère des finances devant le tollé suscité par cette annonce. Seraient exemptés les lieux de culte et les organismes de charité. Mais les frontières sont parfois floues et les comptes de l'Eglise orthodoxe restent opaques.

"Ses organismes ont un statut de droit public qui leur donne des avantages fiscaux importants. Ils sont tenus de publier leurs comptes, mais ne le font pas"
, explique Isabelle Depret, de l'Université libre de Bruxelles, auteur d'un ouvrage sur l'Eglise orthodoxe (L'Harmattan, 2009).

L'argent de l'Eglise reste un sujet tabou en Grèce. "Ses revenus sont imposables, mais il y a deux gros problèmes, prévient le professeur de sociologie religieuse à l'université égéenne de Rhodes Polikarpos Karamouzis. Il n'y a pas de système économique pour détailler ses revenus véritables et personne ne connaît l'étendue de ses propriétés, car il n'y a pas de cadastre." Cette situation arrange aussi bien l'Eglise que l'Etat, "car les hommes politiques ne tiennent pas à se mettre à mal avec les autorités orthodoxes", explique Stéfanos Manos, un député indépendant, qui est l'un des rares hommes politiques à demander une séparation de l'Eglise et de l'Etat.

"L'Eglise de Grèce est une église nationale, explique Polikarpos Karamouzis, cela signifie qu'il y a une connexion politique entre l'Eglise et l'Etat, qui lui a donné ses privilèges. Son rôle spirituel est étroitement lié à son rôle politique, entretenant une confusion entre les fidèles et les citoyens, qui est exploitée par les politiciens en quête de votes."


Jacques dit: "Un état acoquiné à une église ne peut qu'être problématique et son peuple est asservi à une pratique religieuse et à une pensée dictée par des autorités autoproclamées. Les individus sont rendus craintifs par les contraintes d'une réflexion tracée et imposée."

mardi 1 novembre 2011

Un remue-ménage pour rien.

Un "Chef", ça montre l'exemple, surtout dans une République irréprochable et en temps de vaches maigres quand les citoyens doivent se serrer la ceinture.

"Le Canard enchaîné" du 26 octobre 2011 relate un déplacement de notre président en "province", comme on dit à Neuilly. Le calcul de son coût n'a pas été donné mais je laisse à chacun le soin de le faire; ne pas oublier les divers agents de la force publique vêtu de leur plus beau costume, les maquilleuses, les peyits fours, la sélection et l'accueil du public, ni les frais d'allongement de trajet pour les utilisateurs de la voie royale laissée libre...