mardi 22 janvier 2008

Nous le voulons!

Voici la réponse du Président de la République française du 14 janvier 2008 à la lettre de Bruno-Pascal Chevalier, malade du Sida, en grève de soins pour montrer son opposition à l'installation d'une franchise médicale sur les médicaments.

"Monsieur,

Votre courrier attirant mon attention sur les conséquences de la mise en place des franchises m'est bien parvenu.

Je suis bien conscient de l'épreuve que vous fait subir, depuis de longues années, votre maladie. Je veux témoigner auprès de vous de mon soutien et de mes encouragements dans votre lutte quotidienne contre le SIDA dont je sais ce qu'elle signifie de souffrance et de contraintes.

Sensible à votre cas, je vous invite à cesser votre grève des soins qui ne peut que ruiner tous les acquis de votre traitement.

Vous indiquez que les franchises médicales mises en place le 1er janvier 2008 vont entraîner des renoncements aux soins. En premier lieu, je veux vous rappeler que j'ai évoqué la création des franchises lors de ma campagne. J'ai donc fait ce que j'ai dit,sans prendre personne par surprise.

Pourquoi ai-je voulu les franchises ? Ma responsabilité est de dire la vérité : lorsque la situation de l'assurance maladie est dégradée, les nouveaux besoins en matière de santé supposent de nouveaux financements. La politique de santé que je veux conduire a pour objectif d'assurer pour tous une meilleure qualité des soins. Les franchises ne sont qu'un des premiers instruments de cette politique mais un instrument indispensable.




Les franchises vont permettre de mieux prendre en charge les millions de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, du cancer, ou en soins palliatifs. Le vieillissement de la population et l'apparition de nouvelles pathologies exigent des investissements importants. Ce serait une faute de renoncer à nous préparer collectivement à affronter l'avenir. Au fond, les franchises sont l'expression à la fois de notre responsabilité et de notre solidarité.

En outre, les franchises ne privent pas de soins les plus vulnérables. Les plus démunis en sont exonérés, ainsi que les enfants et les femmes enceintes, soit 15 millions de personnes au total. La contribution est plafonnée à 50 euros par an, afin de protéger les plus malades. Ces derniers auront donc à débourser, par déduction sur des remboursements ultérieurs, l'équivalent de 4 euros par mois. C'est une somme qui reste modique et toutes les objections faites à ce dispositif me semblent occulter cette réalité. De surcroît, les franchises sont assurables par les organismes complémentaires dans le cadre des contrats responsables, ce qui offre un niveau de protection supplémentaire.

En espérant avoir apporté un éclairage nouveau à votre réflexion, je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Nicolas Sarkozy"


Je suis moi-même grand consommateur de médicaments et pas par plaisir ni par confort, mais par nécessité - sauf à penser qu'un malade chronique est une charge pour la société et qu'il vaudrait mieux l'éliminer -.

Il faut quand même oser écrire: "Les franchises sont l'expression de notre responsabilité et de notre solidarité" (qui est ce "Nous" qui ressemble à celui utilisé par les Rois d'antan qui ajoutaient "Car tel est notre bon plaisir.").

Je ne nie pas la modicité de la somme réclamée aux seuls malades exigeants des soins importants. Mais je suis outré par la suppression de la notion de Solidarité, quand il conviendrait mieux de sollicité le soutien des non malades pour aider ceux qui ont des problèmes.

Et ce qui me choque encore davantage, c'est l'idée que notre président dise aux malades de s'assurer auprès d'organismes complémentaires qui eux prendront cette franchise à charge.

Il dirige l'Assuré Social vers des Assurances privées pour couvrir les coûts de maladie.Assurances privées qui n'attendent que la mort de la Sécurité Sociale pour remplir leurs mannes.

Il ne dit pas quel est le prix à payer par le citoyen pour être ainsi assuré.

Cet homme n'a rien compris aux grands principes de notre République; que ce soit dans le domaine de la Sécurité Sociale, de la Liberté d'expression, de la Laïcité, de l'Ecole républicaine, des Droits de l'Homme ou du droit de grève... Sa Culture est trop limitée.

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