samedi 24 octobre 2009

scandale sanitaire

C’est bien pire que la grippe. C’est bien plus tueur.
Et le drame c’est que cette pandémie est connue, de longue date, qu’elle perdure pour enrichir une industrie chimique criminelle.
Prétendre que les pesticides permettent d’offrir de la viande aux plus démunis est évidemment un énorme mensonge ; aucun crève-la-faim n’a les moyens d’en manger.

Ci-dessous une rencontre avec Fabrice Nicolino; des mots qui font craindre le pire pour l' Humanité.
Fabrice Nicolino a beaucoup écrit :
Pesticides : Révélations sur un scandale français
Bidoche : L'industrie de la viande menace le monde
La faim, la bagnole, le blé et nous : Une dénonciation des biocarburants



CES PESTICIDES QUI NOUS NOURRISSENT

Le 12 octobre, le tribunal des affaires de Sécurité sociale de la Vienne a donné raison à un exploitant agricole, défendu par la FNATH*, ayant développé la maladie de Parkinson:en cause, les pesticides auxquels il s'est exposé professionnellement. Entretienavec le journaliste écrivain Fabrice Nicolino, co-auteur de Pesticides, révélations sur un scandale français et auteur de Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde.

Charlie Hebdo: Pour la troisième fois, la maladie de Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle. Les choses seraient-elles en train de bouger?

Fabrice Nicolino: Les agriculteurs qui viennent d'avoir gain de cause sont l'avant garde d'une armée en puissance de paysans malades. je parie qu'on va assister à une explosion de maladies, de morts, de procès, dans les mois et les années à venir. Car on est à un tournant.
En 1984, la Mutualité sociale agricole (MSA) écrivait, en toutes lettres, dans des documents internes, qu'on pouvait estimer à2S % le nombre des paysans français victimes chaque année d'intoxications liées à l'utilisation de pesticides. Ce constat n'a été suivi d'aucune décision! Il a fallu attendre 2005 pour que la MSA lance enfin une étude épidémiologique nationale sur les pesticides, Aujourd'hui, nos connaissances sont encore embryonnaires, mais de nombreuses études montrent clairement les liens entre l'exposition aux pesticides et des maladies très graves, comme le cancer, l'infertilité, les malformations fœtales ou morphologiques et les dérèglements neurologiques.

Pour vous, il n'y a pas et il n'y aura jamais de pesticides chimiques propres...

Il n'y a pas d'accommodements possibles avec les pesticides, Il faut briser cette industrie, On est dans une logique de mort. C'est une forme d'empoisonnement universel. Les pesticides sont partout, dans les plantes, dans les animaux, dans le corps humain, dans les sols, dans l'eau, dans l'air que nous respirons... Vous êtes dans votre jardin, le soleil se lève, il y a de la rosée sur l'herbe, vous suçotez un brin d'herbe, et vous avalez un cocktail de pesticides. Où que vous soyez, vous y avez droit, que vous viviez à Paris, à Lille ou à Lyon. Tout simplement parce qu'une partie des molécules qui sont épandues sur les champs repart sous forme de nuages aérosols et se retrouve dans l'eau de pluie, Les deux tiers des nappes phréatiques sont pollués [96 à 98 % des prélèvements d'eau sont contaminés). Si on fait une analyse de votre sang, on y retrouvera des pesticides, Y compris dans le sang du cordon ombilical des nouveau-nés. En 1992, une étude danoise sur le sperme humain a démontré qu'en cinquante ans le nombre des spermatozoïdes avait chuté de 50 %. Et qu'il continuait à diminuer d'année en année. C'est affolant... Est-ce qu'une société humaine peut accepter que tous les milieux soient contaminés pour des raisons strictement économiques?

En cause, la logique de l'industrialisation de l'agriculture, dont vous parlez dans votre livre Bidoche?
Le travail de la terre, tel qu'il a été pensé et pratiqué pendant huit à neuf mille ans, est mort. Aujourd'hui, l'industrialisation massive de l'agriculture repose sur un triptyque: engrais chimiques, pesticides, tracteurs. Les paysans sont devenus des ouvriers, les fermes des usines, avec, en plus, les traders, les Bourses, les stocks, le phénomène de surproduction... Tout est subordonné aux enjeux industriels et aux marchés. Et la viande est l'aboutissement de ce système.
Les animaux ont appartenu à tous les panthéons humains. On les a vénérés, on les a domestiqués et ils nous ont tout donné, leur chair, leur peau et leur force de travail. Grâce au compagnonnage avec les animaux d'élevage, on a bâti des sociétés prospères.
À cette époque, même quand on les dominait par la force et parfois la cruauté, ils restaient pour nous des êtres qui existaient, qui étaient vivants, concrets. Et puis, brusquement, on a nié tout ça, l’industrie de la viande a transformé les animaux en choses, en marchandises. Pour bâtir cette industrie, on leur a supprimé jusqu'aux besoins élémentaires physiologiques, qui sont de marcher et de courir. On a enfermé les truies dans le noir, dans des box où elles ne peuvent ni avancer, ni reculer. On a retiré leur petit aux vaches, au bout d'un jour ou deux, pour pomper leur lait. En 1945, une vache donnait 2 000 litres de lait par an. Aujourd'hui, 8 000. Tout ça n'a plus aucun sens... Cette barbarie est angoissante pour nous-mêmes et nous entraîne dans un gouffre moral dont les conséquences n'ont encore été évaluées par personne. Il est temps que cela cesse.
Propos recueillis par Sylvie Coma auprès de Fabrice Nicolino
Publié dans le Charlie Hebdo du 21 octobre 2009


*Il faut visiter le site : www.fnath.org. (FNATH est une association des accidentés de la vie)

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