lundi 21 mai 2012

Le bon sens

Dans "La vie des abeilles", Maurice Maeterlinck dénonce "l'argument insatiable" qui consiste à prétendre que l'abeille "n'a d'intelligence que celle qui s'agite vaguement dans l'étroite prison d'un instinct surprenant mais invariable". Maeterlinck a de nombreux exemples qui prouvent la capacité des abeilles à analyser, tester, découvrir, inventer, s'adapter... Il affirme que cet "argument insatiable" "émane de "ce simple bon sens" qui fait souvent beaucoup de mal et qui répondait à Galilée: «Ce n'est pas la terre qui tourne puisque je vois le soleil marcher dans les cieux, remonter le matin et descendre le soir, et que rien ne peut prévaloir sur le témoignage de mes yeux.» Le bon sens est excellent et nécessaire au fond de notre esprit, mais à la condition qu'une inquiétude élevée le surveille et lui rappelle au besoin l'infini de son ignorance; sinon il n'est que la routine des parties basses de notre intelligence. Ne vivre que de répétitions, que de mémoire, que de rites, que d'habitudes, que de certitudes empêche d'évoluer.

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