mercredi 2 avril 2008

Le point-virgule.




D’après Guillemette Faure | Rue89 | 24/03/2008 |
…Le point-virgule intimide. « Les gens ne savent souvent pas l’utiliser. Il est un peu hybride entre le point et la virgule….C’est qu’on appelait la virgule forte au XVIIIe siècle. Parfois il est plus proche du point et on le met quand on change d’idée. »
(Rappel pour les handicapés de la ponctuation : le point-virgule s’utilise avec deux membres distincts qu’on veut mettre en opposition ou en parallèle.)
… Où trouver les derniers points-virgules vivants ? Dans la presse. Sylvie Prioul*, qui a passé en revue un numéro entier de L’Humanité pour n’en trouver qu’un (perdu dans un édito), conseille de fouiller les pages d’analyses des quotidiens. « Ce qui fait survivre le point virgule, ce sont les tribunes, les pages rebonds, ce qui est un peu long. »
Et en littérature ? Peut-on encore espérer en croiser quand Annie Ernaux dans son dernier bouquin balance des souvenirs sur des pages sans majuscules ni points ?
On rencontrera le point-virgule avec plus de chance chez les auteurs du XIXe siècle – Victor Hugo, Flaubert – qui en sèment à longueur de pages. Plus récemment, Houellebecq l’utilise en toute simplicité. « Il n’arrivait plus à se souvenir de sa dernière érection ; il attendait l’orage. »
Faute de mieux, restera toujours le Journal Officiel qui en utilise à foison pour ses énumérations. Autre utilisation technique de la ponctuation, les programmeurs informatiques en utilisent aussi à loisir pour les séparations. Dernière étape avant qu'il ne soit plus qu'une larme de binette.
Le « comité de défense du point-virgule » a disparu de la toile.

*Sylvie Prioul : auteure de La Ponctuation ou l'art d'accommoder les textes,

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