dimanche 1 novembre 2009

Qui a dit "gauche"?

J'adhère entièrement à ce que je lis dans l'article ci-après:
La gauche réversible, par MICHEL ABESCAT, dans TÉLÉRAMA n°3117 du 1 7 OCTOBRE 2009

Il fallait les voir, bien rangés en lignes impeccables, épinglés comme des papillons, accrochés comme autant d'exemplaires d'une série warholienne, sur la page 3 du Monde du 1er octobre.
La collection Sarkozy. Kouchner, Bockel, Besson, Jouyet, Hirsch, Amara, Mitterrand, Strauss-Kahn, Attali, Rocard, Notat, Descoings, Fitoussi, Ferrand, Evin... «Au grand marché de l'ouverture », titrait, un rien goguenard, le quotidien du soir. Etrange tableau, sous lequel on imaginait ce cartouche: « Grands Trophées, Nicolas Sarkozy, 2009. Ministres de récupération, intellectuels d'occasion, militants réversibles. Huiles socialistes sur toile d'emballage. »
La. dernière « prise» datait de la veille: Claude Evin, ancien ministre du gouvernement Rocard, nommé à la tête de l’Agence régionale de santé d'Ile-de-France, s'empressait, comme les autres, de dire qu'il n'avait pas «franchi le Rubicon », qu'il ne reniait rien de ses convictions ni de ses engagements. Et qu'en alignant les socialistes comme les têtes de cerf dans un pavillon de chasse Nicolas Sarkozy ne nourrissait aucune arrière-pensée politique; Lui, Claude Evin, n'avait évidemment été choisi que pour ses irremplaçables compétences en matière de santé. Que n'a-t-il été, d'ai1leurs, posé à un endroit plus prestigieux de la galerie présidentielle? C'est que les places se font rares, soulignait Le Monde. Les postes de ministres ou de secrétaires d'Etat sont limitées. Et même les strapontins dans les « commissions, missions et autres honneurs» ne sont pas extensibles. Le marché, c'est ça : quand la demande excède l'offre, le droit d'accès devient de plus en plus cher, même quand on est prêt à négocier jusqu'à son caleçon.
La même semaine voyait les sociaux-démocrates allemands du SPD se vautrer comme jamais aux élections législatives. 23 % des voix, le plus mauvais score depuis que la République fédérale existe. Quel paradoxe, dira-t-on, que cette déroute socialiste au moment où le monde entier subit le désastre d'une politique néolibérale débridée. Au moment où tous les gouvernements de droite redécouvrent les vertus de l'Etat pour voler au secours de la finance et imaginer des plans de relance d'inspiration keynésienne. Paradoxe apparent. C'est justement parce qu'ils ont, ces dernières années, mis le boisseau sur leurs idées, adhéré sans réserve à la doxa néolibérale -le marché est toujours la meilleure solution, rien ne doit l'entraver - et accepté de gouverner avec la droite (la coalition CDU.SPD) que les sociaux-démocrates
allemands se sont fait envoyer dans les cordes par les électeurs de gauche. Ceux-ci leur ont préféré les Verts, qui passent pour la première fois la barre des 10 %, et surtout Die Linke - La Gauche, en français -, qui réalise une percée impressionnante avec plus de 12 % des voix. Tant que les socialistes, en Allemagne, en France et ailleurs, ne se mettront pas au travail pour penser un monde qui ne soit pas dominé par les banquiers, tant qu'ils ne se décideront pas à mener enfin la bataille des idées, ils auront du souci à se faire. A force de retourner sa veste, messieurs les socialistes « d'ouverture », on finit toujours - et c'est justice - par
en prendre une.

Jacques dit: Qui quitte le navire perd ses équipiers.
Ces politiciens inscrits à gauche n'ont pas respecté les idées de leurs électeurs.
Petit à petit ils ont glissé vers le libéralisme, ils ont accepté les habitudes capitalistes, ils touchent des salaires ou des honoraires très conséquents, ils ne se sont plus battu pour la Laïcité (et d'ailleurs nombre d'entre eux mettent leurs enfants dans des boîtes privées), ils vivent loin du monde du travail et des turpitudes des petites gens...
Ils vivent exactement comme leurs "confrères" de droite qu'ils côtoient et tutoient.

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