lundi 16 juin 2014

Conflits au nom des religions


La volonté de pouvoir des religieux.
Les boucs émissaires.
Les atrocités.


CROISADE des Pauvres Gens - 1096 ap.J.C.
Le 27 novembre 1095, le pape Urbain II, qui a déjà reçu les envoyés de l’empereur byzantin Alexis Comnène au concile de Plaisance six mois tôt, lance un appel solennel à la Chrétienté pour inciter ses barons à partir en expédition pour délivrer les Lieux Saints [4].
L’idée de la croisade prend tellement bien que des prédicateurs parcourent les campagnes pour haranguer les foules dont un grand nombre décide de partir, que l'historien Jacques Heers a appelé les « fous de Dieu ». Ceux-ci, associés à la diffusion de l'appel pontifical, drainaient de larges auditoires auxquels ils prêchaient la réforme des mœurs.
L’un des prédicateurs les plus connus est Pierre l’Ermite, qui commence sa prédication dans le Berry, puis l’Orléanais, la Champagne, la Lorraine et la Rhénanie, emmenant dans son sillage quinze mille pèlerins, encadrés par quelques chevaliers dont Gautier Sans-Avoir. Arrivé à Cologne le 12 avril 1096, il continue de prêcher auprès des populations allemandes, tandis que Gautier Sans-Avoir conduit les pèlerins en direction de Constantinople [5].
Les travaux historiques commencent à se développer sur les premières persécutions contre les Juifs lors des croisades « allemandes ». L'historien Jean Richard note :
« Une récente étude de l'historien Jean Flori a mis à nouveau l'accent sur l'originalité de la croisade, telle qu'elle fut prêchée par ces prédicateurs, en ce qu'elle ne suivait pas uniquement les lignes tracées par Urbain II dans son discours de Clermont, notamment en introduisant dans leurs prêches une note antijuive qui allait se traduire par les exactions dont les juifs de Rhénanie et de la vallée du Danube ont été les principales victimes.[6] »
Contrairement à d’autres prédicateurs comme Gottschalk, il ne semble pas que Pierre l’Ermite ait appelé à persécuter les Juifs, mais il use de des terreurs créées par les massacres commis dans d’autres régions pour obtenir des communautés juives des régions qu’il traverse le ravitaillement et le financement des croisés.
Ayant persuadé un certain nombre d’Allemands à partir, il quitte Cologne à la tête d’environ douze mille croisés le 19 avril 1096 et traverse le Saint-Empire et la Hongrie en suivant le Danube [5].
Une contestation, probablement à propos de l’achat de vivres, dans la ville de Semlin, près de la frontière entre la Hongrie et l’empire byzantin déclenche des bagarres, la ville est prise d’assaut et quatre mille Hongrois sont tués[7]. Les croisés n’échappent à la colère du roi Coloman de Hongrie qu’en se sauvant dans le territoire byzantin. Méfiant, les Byzantins cherchent à canaliser cette foule, n’y parviennent pas et évacuent Belgrade qui est aussitôt mise à sac. Ce pillage ainsi que celui des faubourgs de Nish montrent que Pierre l’Ermite ne maîtrise déjà plus sa troupe. Malgré ces heurts, l’empereur Alexis Comnène fait bon accueils aux croisés et leur conseille d’attendre la venue des barons à Constantinople, mais comme les Croisés pillent les faubourgs de la ville, il leur fait traverser le Bosphore et leur attribue le camp de Civitot[8].
Ne parvenant pas à discipliner les croisés qui choisissent d’autres chefs et commencent à faire des incursions en territoire turc, Pierre l’Ermite repart vers Constantinople pour demander conseil à l’empereur. Les croisés remportent quelques succès face aux paysans turcs et à des garnisons faibles et peu nombreuses, mais sont massacrés lorsque le sultan Kılıç Arslan Ier revient avec son armée. Des vingt-cinq mille croisés installés à Civitot, seuls trois mille réussissent à être évacués à Constantinople où ils retrouvent Pierre l’Ermite.

Jacques dit: À la lecture de ce document, je constate que la notion d'incitateur à la guerre de religion, de prise de possession d'un territoire au nom d'on ne sait quelle légitimité décidée unilatéralement, les meurtres, les fourberies, l'enrôlement d'individus galvanisés par des beaux parleurs, investis d'une aura religieuse, la constitution d'armée, étaient hier ce que l'on retrouve aujourd'hui.
Des puissances non concernées s'impliquent dans les conflits religieux soit parce que certains de leurs ressortissants sont tués, soit par conviction religieuse, soit par crainte qu'une des forces en présence s'affirme et devienne envahissante, soit sur la sollicitation d'un camp belligérant, soit par espoir de tirer profit de leur investissement.
Voyons ce qui se passe en Irak, en Syrie,...

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