dimanche 6 novembre 2011

L'église grecque

L'argent tabou de l' Eglise grecque. (article du monde.fr du 21 septembre 2011.

L'Eglise et les monastères grecs ne paieront pas la très impopulaire nouvelle taxe immobilière décidée dans l'urgence, dimanche 11 septembre, par le gouvernement grec pour remplir les objectifs budgétaires imposés par les bailleurs de fonds du pays. "L'Eglise sera imposée sur les biens qu'elle exploite commercialement", précise toutefois un porte-parole du ministère des finances devant le tollé suscité par cette annonce. Seraient exemptés les lieux de culte et les organismes de charité. Mais les frontières sont parfois floues et les comptes de l'Eglise orthodoxe restent opaques.

"Ses organismes ont un statut de droit public qui leur donne des avantages fiscaux importants. Ils sont tenus de publier leurs comptes, mais ne le font pas"
, explique Isabelle Depret, de l'Université libre de Bruxelles, auteur d'un ouvrage sur l'Eglise orthodoxe (L'Harmattan, 2009).

L'argent de l'Eglise reste un sujet tabou en Grèce. "Ses revenus sont imposables, mais il y a deux gros problèmes, prévient le professeur de sociologie religieuse à l'université égéenne de Rhodes Polikarpos Karamouzis. Il n'y a pas de système économique pour détailler ses revenus véritables et personne ne connaît l'étendue de ses propriétés, car il n'y a pas de cadastre." Cette situation arrange aussi bien l'Eglise que l'Etat, "car les hommes politiques ne tiennent pas à se mettre à mal avec les autorités orthodoxes", explique Stéfanos Manos, un député indépendant, qui est l'un des rares hommes politiques à demander une séparation de l'Eglise et de l'Etat.

"L'Eglise de Grèce est une église nationale, explique Polikarpos Karamouzis, cela signifie qu'il y a une connexion politique entre l'Eglise et l'Etat, qui lui a donné ses privilèges. Son rôle spirituel est étroitement lié à son rôle politique, entretenant une confusion entre les fidèles et les citoyens, qui est exploitée par les politiciens en quête de votes."


Jacques dit: "Un état acoquiné à une église ne peut qu'être problématique et son peuple est asservi à une pratique religieuse et à une pensée dictée par des autorités autoproclamées. Les individus sont rendus craintifs par les contraintes d'une réflexion tracée et imposée."

Aucun commentaire: